Ouch ! Aïe ! Misère quoi ! Mais arrêtez…

Je respire à peine, me grattant la tête. Tombée je ne sais où, je ne sais d’où.

Aïe ! Encore ? Mais ça suffit à la fin…

Je lève la tête vers le ciel, et je vois ce gigantesque pommier se trémousser, se préparant à me lancer de nouveau ses projectiles. Je me pousse un peu plus loin, évitant d’être de nouveau sa cible et j’attends que l’orage se calme.

Je m’assois non loin, sentant une bosse sous mon fessier. Je soulève la fesse droite et ramasse la pomme sous la fesse gauche.

On m’a dit ici…Après avoir fait le tour des mondes…

Croque à belles dents dans la délicieuse pomme avant de déblatérer mon savoir pour vous faire savoir.

u’à cet enroit, récisément où je suis tomée,  je ois me présener.

Repense aux bonnes manières de ma maman avant de reprendre.
Qu’à cet endroit, précisément où je suis tombée, je dois me présenter.

Ludanto de mon prénom, Turo de mon nom. Oui, oui, je vous entends dire, ça ne fait pas très féminin. Parenthèse ouverte, Mais je suis bien une dame, m’enfin, pas tout à fait, mais ça viendra p’têtre un jour. Oui, voilà, donc parenthèse fermée. Si je porte ce prénom,  pas très féminin. C’est que ma maman était dyslexique. Voyez-vous, elle ne savait pas différencier les lettres de l’alphabet. Comment aurait-elle pu différencier le sexe d’un bébé. Surtout que j’étais aussi minuscule que la patte d’un b ou d’un p.  Alors, j’ai grandi comme ça, entre papa et maman. C’est que c’est tout petit chez moi. Il aurait suffi  d’un éternuement et pouf une chute sans fin.

J’ai bien été à l’école. Pas très longtemps. Mon professeur m’a dit un jour que j’étais dis or tôt graphe hic.  Croyant que c’était une maladie contagieuse, mon papa et ma maman m’ont gardé à la maison, me faisant gober tout leur savoir. Et j’ai grandi comme ça, entre le savoir de papa et le savoir de maman. Et un jour, papa a eu une maladie contagieuse. Maman l’a attrapée aussi. Proximité oblige. Et, arriva ce qui devait arriver. Papa éternua  allant de crescendo en crescendo que ça m’a poussé hors de chez moi. Dans cette chute sans fin. Pas si sans fin puisqu’elle semble terminée.

Voilà, alors…

mia hejmo, estas tie supre, ĉiuj tie supre sur la stelo

Ludanto Turo