Sitôt passé la porte, un chemin couvert d’une herbe fraîchement coupée s’étend devant vous. Le bruit des criquets au milieu du bruissement de l’herbe quand une brise la traverse et le soleil sur votre peau, dont l’éclat est plus doux que celui de CLAPS, vous rappellent que ces contrées sont encore resplendissantes de vie.
La vie est agréable ici.

À quelques mètres de la porte menant vers CLAPS, un lampadaire à huile trône au milieu d’un morceau de granite dépassant des herbes. Suivez sa direction et vous apercevrez d’autres lampadaires formant un sentier.
Ce sentier mène au Hameau de Syuzhet.

Cen est un monde qui ne connaît pas la surpopulation. Aucune ville plus grande que ce petit hameau ne s’est jamais formée et la population générale ne dépasse que rarement le seuil de renouvellement.
Peu de prédateurs, peu de maladies, peu de reproduction. D’après le vieil homme, la population mondiale de Cen n’a jamais dépassé le million. Syuzhet est tout de même habité par quatre mille habitants, ce qui en fait l’endroit le plus peuplé de Cen.

Le hameau en lui-même est composé de petites maisons en bois de style médiéval. Quelques commerces, du divertissement et le reste n’est qu’habitations.
Il est difficile de croire que ce monde est sur le point d’être détruit quand on assiste à des nuits aussi douces.




La nuit s’est couchée sur le hameau, paisiblement. Les étoiles se lèvent dans un ciel limpide, alors que les habitants de Syuzhet rentrent chez eux et ferment portes et volets.

Le vieil homme a allumé une lampe à huile.

Je sais que le manque de lumière fait partie du charme de ce lieu, fit-il, et je sais qu’il y a déjà des lampadaires, mais… Mes yeux vieillissent.

J’ai baissé les yeux sur mon carnet, illuminé par le feu vacillant. Mes notes sont anarchiques et mon écriture approximative, mais je commence à être fier du volume que j’ai réussi à récolter sur les différents lieux qu’il m’a été donné de visiter.

Dites, je me demande…

Oui ?

Pourquoi Cen en premier lieu ?

Le vieil homme a refermé la lampe à huile et verrouillé la petite trappe de son loquet.

Parce qu’Aalvarma et Snjor sont dangereux. Je préfère attendre que tu sois prêt.

Il s’est remis en marche, sans m’attendre.

Je suis un bon guide, mais cela ne suffit pas toujours.