« Amanda. Mon amie, c’est Amanda. C’est grâce à elle que j’en connais autant sur les Fragments et le Moulin. Avant de la rencontrer, quand je suis venu de Cen, les Fragments n’étaient rien de plus que ce que l’on m’en avait dit. Et aucune de ces histoires n’étaient flatteuses. »
Un mensonge enrobé dans la vérité. Allez Kara, dis-nous, est-ce que ta relation avec cette inconnue ne sera jamais que mensonges et protection d’identité ? Probablement.
« Le Moulin permet d’avoir un endroit potentiel à vous. C’est toujours important d’avoir une famille, même si celle-ci est artificielle. C’est ce qu’Amanda répète à qui veut l’entendre. Il vous suffit de remplir quelques papiers idiots, renseigner votre identité, jurer sur l’honneur que vous n’êtes pas un Marcheur de Brume, et vous serez autorisée à aller et venir dans le lieu librement. »
J’ai agité le petit pic en métal dans les airs, pensif.
« Les humains et les Marcheurs de Brume, qu’ils soient Fragments ou Humains, ne peuvent pas s’y rendre. Le but d’une maison, c’est de se sentir en sécurité, pas vrai ? »
Allez, assez de mensonges. Et si je donnais un brin de vérité ?
« Ah, oui, je suis plutôt du genre à fuir. Je vole, voyez-vous. Ce n’est pas une fierté, mais j’ai des soucis d’anxiété et le vol compulsif me permet de mieux vivre ma situation. C’est un crime thérapeutique, presque. Oui, je sais, c’est mal. »
Je l’ai écoutée parler des rêves et de son origine en hochant la tête. Je ne vois pas quoi ajouter à son histoire sans me trahir.
« Oui, vous pouvez rester. Je n’y vois pas d’objections. Tenez. »
J’ai plongé dans ma tente et j’en ai sorti un petit matelas gonflable. Il m’arrive de mettre les deux, l’un sur l’autre, quand mon dos me fait souffrir. Pour une fois je peux m’en passer.