L'obscurité se dissipe, depuis mon matelas je distingue les premiers rayons de l'aube poindre à l'horizon. Il fait encore bien sombre et je ne saurais vraiment dire quelle heure il peut bien être, je suppose même que la ville dort encore, malgré cela, je décide de me lever. J'essaie de faire le moins de bruit possible pour ne pas réveiller l'homme qui m'a hébergé ... enfin si je puis dire ... pour la nuit.
Je regarde autours de moi, pour tenter de voir si je n'ai rien laissé traîner sur le sol avant de me relever toujours dans la plus grande discrétion. Je m'étire brièvement puis prends le chemin que j'ai emprunté la veille pour parvenir au campement de Kara. heureusement pour moi, je crois que je me souviens exactement de la direction à prendre pour regagner le bas des marches.
Effectivement, en moins de temps qu'il m'en faut pour pouvoir me perdre je débouche bien plus bas et constate que la dernière marche se trouve droit devant.
Je me remémore tout de même la discussion que j'ai eu avec lui, et reste intiment persuadée, qu'il n'a révélé qu'une once de vérité le concernant. Cela dit, il n'a rien d'une chose ou d'un homme trop effrayant. Du moins, c'est l'impression que j'ai eu moi en le voyant, en discutant avec lui...
Pour clore le chapitre -fugacité- de mon esprit, je lâche un soupire, puis termine ma descente sur une note évasive de pure réflexion...
Bref !
***
J'ai marché ensuite jusqu'aux Moulins, j'ai respiré là-bas un air connu. Une brise à l'odeur de soufre qui me donne une sensation de doux-amer dans les narines. Une senteur qui me rappelle d’où je viens. J'ai alors déambulé dans cette rue me retournant sur les passants pour percevoir leur traits masqués par une fine brume qui aime à se jouer du vent envoyé par les fameux Moulins. J'ai souris à l'invisible pour reprendre mon périple aux travers des ruelles et pour me retrouver au final face à une porte close. Celle de l'endroit dont m'avait parlé Kara.
Je me suis appuyée contre la porte et y ai collé mon oreille. J'y ai entendu des voix, j'y ai perçu des sons à l'intérieur du bâtiment, mais personne ne semble ni me voir ni m'entendre. Je reste perplexe devant mon désarroi. Comment peuvent-ils bien savoir qui je suis ?
Une mine de déception se lit sur mon visage, et je quitte l'entrée du Moulin.
Je m'en suis retournée d’où je viens, je n'ai rien d'autre à faire.
Il semblerait qu'il faille que je me débrouille seule pour me mêler à la populace. Il va falloir que je les étudies, que je les regardes faire en essayant de mémoriser leur façon d'agir. Mais leur émotions ? Je suis seule, seule face à mes interrogations. Personne ... Comme avant ...
Lentement je me suis éloignée des quartiers des Moulins et j'ai erré dans le District du Pied de la Brume essayant ainsi de me trouver un but.
Pour l'heure il semblerait que la meilleure chose à faire reste de me trouver un endroit d’où je pourrais les observer. Je n'ai ni argent ni endroit ou aller.
Bien que ...
Il reste tout de même une seule place ou peut-être je pourrais passer inaperçue...
Mais avant que je ne prenne le chemin du pont de la Double Fourche, je décide de rester dans les parages.
Les rues commerçantes l' endroit idéal pour regarder les gens s'affairer.
Il faut bien commencer quelque part...
