Merle Fantôme du Passé - Apatride
Messages : 6 Petits Coeurs Noirs : 3 Date d'inscription : 22/02/2014
| Sujet: Suite au rêve Mar 25 Fév - 14:52 | |
| J’ai marché, encore et encore. Tout droit. Ou un peu de travers. J’ai essayé de suivre le soleil du mieux que j’ai pu. J’avoue être un peu déçue. Enfin… C’est peut-être un peu fort, ce mot.
La déception.
C’est fort, un peu trop peut-être, pour ce que je ressens.
Alors réfléchis Merle, démêle tout ce que tu ressens. Cherche le bon mot, celui qui, comme un rouage, te permettra de faire repartir la machine, comme si de rien était. Le bon mot, parce qu’utiliser un mot trop fort, ou bien un mot trop faible, c’est se tromper, c’est minimiser ou amplifier une sensation.
C’est… Comme si on faisait aller un moulin trop vite, ça s’emballe, ça s’emballe, et forcément, ça casse. Ou alors, ça va trop doucement, et le blé n’est bien moulu.
Les mots, c’est important, ce sont les rouages de l’esprit. Alors je ne suis pas déçue. Disons juste que je m’attendais à mieux, que j’avais rêvé de grandes choses pour moi. Je pensais surtout que, pof, comme par magie, j’arriverai là où je souhaitais être. Mais la magie, ça n’existe pas. Je devrais le savoir pourtant. Les choses s’expliquent. La science, l’ingénierie, la mécanique, voilà la réalité. Il est donc impossible que je puisse d’ors et déjà être dans les cieux, à bricoler, à voir bricoler, à toucher des rouages et des vis, du métal et du bois.
Les choses ne se font pas comme ça.
D’abord, rêver. Ensuite, poser sur le papier le rêve, le visualiser, le faire naitre sous le crayon. Voir s’il est faisable, et s’il ne l’est pas, le rendre faisable. Choisir le matériau. Le façonner. Le lier. Et pouvoir toucher son rêve, enfin.
J’ai rêvé. J’ai posé sur le papier mon rêve. Et j’ai entrepris de le rendre viable lorsque je suis partie de chez moi.
La suite…
Je sors un bout de papier de ma poche. Un bout de carte. Le premier matériau est le train. Trouver une gare, monter dans un wagon. Aller à la capitale. Puis trouver quelqu’un pour me mener dans le ciel. Et en attendant de trouver cette personne, apprendre, encore et encore. Tous les rouages du monde. Toutes les mécaniques.
Alors je marche. Je suis le soleil du mieux que je peux. Au bout d’un moment, je trouverai bien une voie de chemin de fer. |
|