Les premières rencontres

Déjà deux semaines de passées dans les dunes arides du désert du sud.
La saison des pluies allait bientôt débuter et il valait mieux pour Ehlana qu’elle n’y soit plus lorsqu’elles arriveront ; trop acides pour que la peau puisse les supporter, les gouttes d’ « eau » si l’on peut dire, peuvent être fatales si on ne s’en protège pas. Même si elle savait se préserver de la chaleur et des pluies du désert, elle partait se venger des sociétés du nord, celles qui lui avaient pris sa vie paisible et sa famille, et s’exposer à un monde menaçant qui lui était étranger. Les tribus du désert avaient été obligées de s’éloigner de la frontière avec le nord du continent, la guerre arrivant jusqu’à elles. Trop de massacres avaient été subis par ces tribus reculées, que ce soit par ceux des archipels les traitant comme des continentaux, ou par les continentaux eux-mêmes n’acceptant pas leurs refus de participer à la guerre. Après une de ces tueries, la jeune femme fut recueillie par Kalten un vagabond du désert qui lui apprit comment vivre et se défendre. En repensant à lui, ses yeux étaient encore humides, mais elle ne pouvait plus se permettre ce genre de faiblesse, elle était déterminée à trouver les coupables, sans chercher à comprendre leurs motivations mais seulement pour leurs faire subir ce que tout son peuple avait subit depuis le début du conflit. La paix intérieure et la paix pour tous les peuples qui souffraient depuis trop longtemps maintenant, voilà son véritable but.

Ces pensées s’évaporèrent très vite de son esprit lorsqu’elle s’arrêta devant le paysage merveilleux qui s’offrait à elle. Jamais elle n’avait vu pareil splendeur (et elle n’était pas à la fin de ses surprises). Elle était face à un lac brillant sous un soleil de printemps qui proposait dans cette partie du continent une température plus douce laissant la possibilité aux arbres et aux fleurs de prendre racine. C’était un paysage paradisiaque pour Ehlana car jamais elle n’avait vu une si vaste étendue d’eau. La brise légère lui effleurait le visage telle la caresse d’une plume lorsqu’une pulsion enfantine la traversa, l’amenant à se diriger d’un pas vif vers l’eau pour y plonger. Des cris la ramenèrent sur terre, et elle se précipita derrière un arbre en se promettant d’être plus prudente la prochaine fois. Elle était en terrain inconnu et ça elle le savait pertinemment, mais le spectacle que lui proposait la nature avait eu sur elle un effet envoûtant.

Cachée derrière un immense arbre, elle tentait de discerner les voix tout en attrapant son arc et une flèche de son carquois prête à se défendre face à l’ennemi. Elle réussit à distinguer deux voix masculines qui avaient l’air d’être en désaccord, mais elle ne put comprendre la discussion due à la trop grande distance qui les séparait d’elle. Ne sachant pas différencier ses ennemis de ses potentiels alliés, elle décida d’attendre que les deux hommes partent ou engagent les hostilités pour agir. Elle s’accroupit pour calmer sa respiration et être à l’affût du moindre mouvement, prête à lancer sa première flèche. Elle continua d’épier les alentours tout en admirant la beauté de la végétation : d’immenses arbres aux racines profondes entourés d’un tapis de petites fleurs blanches se couchant sous une brise légère. Inquiète et à la fois apaisée par l’environnement, elle attendit patiemment de ne plus entendre les voix pour sortir de sa cachette. Les hurlements commençait à s’éloignés mais elle restait préoccupée par la présence de ces hommes dans les environs. Ces exclamations provoquaient un tel paradoxe avec la nature féerique qu’elle était troublée par cette scène inhabituelle. Fascinée par le sifflement du vent dans les branchages, elle écoutait ce formidable chant ponctué par le grincement des arbres, lorsqu’elle se rendit compte qu’elle n’entendait plus les éclats de voix.
Au bout d’un moment elle sortit la tête pour inspecter les environs.

_ Et galère ! Souffla distraitement une jeune blonde, dont la pauvreté affligeante commençait à se faire sentir. Elle avait faim…
Quelle idée aussi de dépenser tout son argent à Grip ! Lui susurrait doucement sa conscience, d’une voix cinglante, presque assassine.
Heureusement, Naïmée trouvait toujours un moyen de se fournir de l’argent .Cette fois si, elle avait acceptée une quête réservée aux mercenaires. Mais rien de bien dangereux, juste retrouver une relique banale pour un collectionneur. Même si Grip était une ville glaciale, elle était très appréciée des amateurs d’histoires, la ville ayant gelés le temps en son sein.
La malheureuse avait même réussit à attraper un rhume. Qui semblait s’aggraver de jour en jour et commençait légèrement à enrouer sa voix… Non, en faite, sa voix était carrément devenue masculine ! Une femme l’avait appelée « Monsieur », ce que Naïmée trouvait plutôt choquant !
Puis, cherchant à récupérer son butin, elle s’était dirigée vers l’Est. C’était donc ce qui l’avait menée vers cette forêt, attendant patiemment son contractant.
La végétation ambiante était d’une splendeur sans nom .La terre devait être d‘une qualité exceptionnelle ! Bien sûr, rien ne surpassait les jardins suspendus de Snjór, mais là, c’était un chef d’œuvre naturel ! Des petits buissons de baies venaient agrémenter de leurs couleurs l’étroit chemin de terre, duquel quelques racines ressortaient légèrement.
Les oreilles aiguisées de la vagabonde percevaient de légers bruissements d’eau. Le lieu de rendez-vous étant sous cet arbre marqué d’une croix, elle espérait que son boss temporaire ne se moquait pas d’elle.
Alors que la jeune blonde allait vérifier ceci, son employeur arriva, la rassurant quelques peu. C’était un homme plutôt grand. Son teint bronzé indiquait qu’il était allé aux Archipels il n’y a pas longtemps. Il portait un costard, ce qui le rendait un peu ridicule au milieu de cette forêt perdue. La jeune fille lui tendit l’objet, lui permettant de l’observer dans les moindres détails.
« Il y a une éraflure ici ! Dit le trentenaire, sur un ton rauque, avec un degré de violence non négligeable.
_ Elle était là de base monsieur ! Et, si vous le voulez bien, pouvez vous, s’il vous plait abréger cette réunion et me donner ma paye ? Répondit-elle d’une voix particulièrement masculine, essayant de rester polie, malgré son bien désagréable employeur !
_ Vous rigolez j’espère ! Votre mission était de mener ce vase ici intact ! Pour qui vous prenez vous jeune fille, à penser mieux savoir que les autres ?! Vous payez tant pour une relique brisée ? Vous n’aurez pas la moitié ! »
Naïmée regarda son employeur avec un regard meurtrier .Et la dispute reprit de plus belles ! Cet ingrat de collectionneur n’eut cependant pas le dernier mot ! La blonde eut trois quart du salaire de départ et une montre en or.
Elle ne supportait pas les idiots qui étaient si fier et qui pourtant ne faisait jamais rien ,
ne bougeait jamais de leurs confortables fauteuils en soie de phoque pour aller chercher eux-mêmes ces si précieuses reliques.
Et après, ils criaient des inepties sur d’honnêtes gens pour leurs arracher le fruit de leur labeurs, quelle qu’elles soient ! C’était ce genre de personne qui avait corrompus la cité volante !
Naïmée, qui n’aimait pas penser ou parler de Snjór, focalisa son attention sur autre chose. Le lac ! La blonde avait certainement très faim, mais nager la tentait bien plus en ces instants que la meilleure nourriture au monde !
Elle posa prudemment son fusil sur le sol. La jeune fille, qui pour une fois, c’était montrée prévenante, se mit en maillot de bain puis plongea dans cette eau paradisiaque.
Le doux soleil de printemps se refléta légèrement dans ses cheveux blonds tandis que de précoces cigales se mirent à chanter. C’était agaçant mais pas insupportable… Les forces de Naïmée s’envolèrent peu à peu jusqu’à disparaitre totalement.
Alors que son visage disparaissait sous l’eau, Naïmée lança un faible appel à l’aide…

Ehlana s'engagea prudemment hors de sa cachette pour s'assurer que les deux hommes étaient bien partis.
Un bruit d'eau la fit sursauter, et elle se retourna précipitamment vers le lac, l'arc prêt à tout éventualité.

Se faufilant à travers les arbres pour se rapprocher du son, elle découvrit posé sur le sol, un magnifique fusil.
Dans le sud, la technologie avait permis de faire évoluer les conditions de vie, comme pour puiser plus rapidement l'eau des puits, ou encore allumer un feu, mais les armes restaient rudimentaires. Son arc, c'est Kalten qui lui avait rapporter du nord. Il partait quelques mois, et lui ramener des trésors des villes.
Ce fusil était une toute autre affaire. En acier et en bronze, le soleil s'y reflétait. La jeune femme le pris dans ses mains pour l'examiner quelques instants. Une longue vue en guise de viseur, permettait au tireur d'avoir une grande précision même sur de longues distances. En ouvrant le chargeur à l'arrière de l'outil, elle constata qu'il était chargé.

L'examen de l'engin continuant quelques instants, un second bruit la fit sortir de ses pensées, et elle se dirigea cette fois fusil dans une main, arc et flèche dans l'autre, vers le lac sans prêter attention aux danger alentours.
Un faible "à l'aide" et des remous dans l'eau se firent entendre. Le lac enfin à vue, elle compris qu'une personne était en train de se noyer. Inspectant les alentours pour voir si quelqu'un d'autre avait entendu les appels à l'aide, elle lâcha les armes, se déshabilla précipitamment et sauta dans le lac pour tenter la sauver. Le lac était profond, et l'eau sans sel attirait les corps vers le fond. Sans savoir réellement nager, elle réussi à atteindre la personne qui avait perdu connaissance et la tira tant bien que mal jusqu'à la rive. Elle n'était pas légère, et Ehlana but plus d'une fois la tasse avant d'atteindre le bord du lac, essoufflée par l'effort.
Lui appuyant sur l'abdomen pour lui faire cracher l'eau ingurgité, Ehlana vérifia qu'elle respirait encore. "Elle", oui, étrangement la personne inconsciente allongée à côté d'elle était une jeune femme blonde.
Puis, laissant respirer la jeune blonde, elle se rendit compte qu'elle était entièrement nue. Les parties de ses vêtements en acier, rouillent en contacte avec l'eau, et elle avait préférer, par précaution, les enlever avant de plonger. S'essorant ses cheveux noirs, elle alla tranquillement chercher ses vêtements et ceux de l'inconnue pour retourner près d'elle se rhabiller. Tout en remettant méticuleusement chaque partie de ses habilles, elle retourna dans la contemplation du paysage s'offrant à elle.

Elle sentait la mort arriver. Son corps lourd, pourtant débarrassé de son imposante armure, l’entrainait jusqu’au fond inexistant du lac.

Naïmée, du plus profond de son être ressentait la peine. Une fin si misérable… Alors qu’elle s’était enfuie du cauchemar qu’était Snjór !

Elle pensa à ses parents. Toujours là haut, sans doute en train d’aider papy à monter les marches de l’étroit escalier en pierre de leur maison. Ceux qui l’avaient aidée à s’échapper de la corruption de la ville.

Elle songea à un orphelinat .Celui où les enfants se faisaient vendre. De sa réaction et de ses pensées quand elle avait apprit ce qu’était l’esclavage. Sa frustration lorsque qu’elle nettoyait le sol de gens qui ne lui voulait certainement pas que du bien. L’admiration que lui avait causée un vagabond. L’envie qu’elle avait eue de lui ressembler, ou du moins, faire partie de sa communauté...

Elle rêva à cet être, qu’elle n’avait jamais rencontré. Non pas l’amour de sa vie ,mais tout simplement quelqu’un qui lui ferait voir les choses sous d’autres angles. Son avis qui avait été perverti par l’épais brouillard de malheurs qui s’était formé autour de sa personne. Quelqu’un qui n’était ni trop naïf, ni quelqu’un qui lui ressemblait.
Puis, elle ne put plus penser. L’inconscience avait finie par emporter doucement son âme et la grande Faucheuse fit vaciller lentement son mortel instrument sur le cou de la blonde.

Ce fut donc une grande surprise lorsque la vagabonde s’entendit respirer. Comme quand qu’elle ouvrit ses yeux émeraude. Naïmée ne croyait pas au paradis. Grand soulagement. Elle était en vie !

D’un geste machinal, elle bougea pour récupérer son fusil. Avant de se rappeler que celui se trouvait sur un petit rocher rond, qui se trouvait juste derrière son dos.

Et quand elle se retourna, Naïmée aperçu une jeune fille qui semblait avoir à peu près son âge. D’après ses vêtements, c’était très certainement une femme venant du sud du continent. Son arc étant plutôt rustique, Naïmée se dit qu’elle devait connaitre la ville depuis très peu de temps. Peut-être était-elle née dans la campagne.
La blonde vit son fusil dans les mains de l’étrangère. Naïmée s’approcha calmement, sans faire aucun bruit. La rescapée se prépara à immobiliser cette campagnarde.

Mais elle remarqua ces cheveux mouillés. Et en déduit que la fille en face d’elle était sa sauveuse. Alors, elle arrêta simplement de réfléchir. Cette femme lui avait sauvé la vie ! Naïmée lui sauta dessus, d’une manière qui aurait pu sembler agressive si le bond ne s’était pas acheter sur un câlin.

Puis la blonde se rendit compte. Elle venait d’étreindre une étrangère, qui avait son arme dans la main, dont les buts étaient inconnus …

Si cette mademoiselle lui voulait du mal, elle était très mal barrée !

La vagabonde lâcha donc prise recula, et, sachant parfaitement qu’elle n’aura aucune chance en cas d’attaque, la blonde fit un grand sourire et lui dit, un sourire éclatant aux lèvres ;
« Hey ! S’cuses moi, mais tu voudrais bien me rendre mon arme s’il te plait ? »

Arg. Sa voix était toujours aussi rauque !

Puis se rendant compte de sa rudesse face à la femme qui venait de lui sauver la vie, elle haussa un regard gêné vers les arbres fruitiers qui semblait beaucoup plus intéressant. Son visage se mit à rougir inexorablement lorsque qu’elle prononça ces mots.

« Merci de m’avoir sauvé ! »

C’était ridicule. Elle ressemblait à une adolescente en pleine déclaration d’amour. Le pire, c’était qu’elle n’avait aucune raison de concurrencer les tomates.

« Tu viens du Sud n’est-ce pas ? Sais-tu comment se passent les choses en ville ? Pourquoi es-tu partie ? »

Naïmée observa la surface lisse du lac. Elle se devait d’aider la jeune fille. Les vagabonds détestaient avoir des dettes.

Le soleil commençait à descendre sur l'horizon, ses rayons traversant les quelques nuages recouvrant le ciel. Le lac brillant sous ce ciel rose, entouré d'immenses arbres verdoyant, proposait un cadre féerique.
Ehlana était en admiration devant le paysage lorsque la jeune femme qu'elle venait de sortir de l'eau lui sauta dessus. Elle crut à une attaque et attrapa machinalement le fusil posé contre sa jambe pour riposter, mais la jeune femme s'éloigna d'elle gênée et lui fit un grand sourire.

« Hey ! S’cuses moi, mais tu voudrais bien me rendre mon arme s’il te plait ? »

Ehlana resta sans bouger, incapable de savoir comment réagir. L'arme toujours entre les mains, elle préféra attendre avant de prendre une décision. La voix de cette femme était très étrange et ressemblait étrangement à celle de l'homme dont elle avait surpris la discussion plus tôt dans la journée.

« Merci de m’avoir sauvé ! »

Les habitants du nord sont-ils toujours aussi bizarres? Ehlana était de plus en plus perplexe. Elle choisit de se détendre légèrement, à l'évidence, l'intrépide jeune femme n'était pas agressive.

« Tu viens du Sud n’est-ce pas ? Sais-tu comment se passent les choses en ville ? Pourquoi es-tu partie ? »

Cela se voit tant que ça? Son but étant la discrétion, il fallait absolument qu'elle règle ce problème. Heureusement, Kalten lui avait appris l'accent des gens du nord. En effet, dans le sud le dialecte était légèrement différent, et pour se fondre dans la masse mieux valait ne pas avoir un accent à couper au couteau. Son interlocutrice n'avait justement pas toute à fait la même façon de parlait que les continentaux. Peut-être lui poserait-elle la question plus tard.

"Justement, j'aimerai savoir comment sont les choses en ville en ce moment?"
Ne pas donner d'information sur elle, et avoir des réponses sur ce qu'elle cherche, voilà une bonne stratégie face à une inconnue.

"Saurais-tu où je pourrais trouver des vêtements plus "discrets", pour cette région continent? "

Justement, j’aimerai savoir comment sont les choses en ville en ce moment ? »

Naïmée tourna sont regard vers son interlocutrice, surprise. N’avait-elle pas comprit la question ? Non , si elle était native du Sud , cette fille devait forcément connaitre cette ville ! De plus , la vagabonde commençait légèrement à se méfier de sa bienfaitrice .
La blonde savait parfaitement que elle non plus ne semblait pas innocente ; mais l’obstination de l’étrangère à ne répondre que par des questions était étrange…
Ça ressemblait légèrement aux méthodes de l’empire… Peut-être avait-il appris qu’elle venait de Snjor ? Cette idée stressa légèrement Naïmée, qui jugeait qu’il y avait suffisamment d’espion sur cette île !
Néanmoins, Naïmée, souhaitant récupérer rapidement son arme et régler sa dette envers la sudiste, répondit le plus franchement du monde ;

« Je dois t’avouer que je ne sais même pas si il y a une ville dans le coin. »

La sauveuse dû remarquer à ce moment-là le regard que Naïmée portait à ça tenue, car la question ne tardât pas à fuser ;

« Saurais-tu où je pourrais trouver des vêtements plus discrets pour cette région du continent ? »

Ce fut suite à cette question que notre chère blonde se rappela qu’elle ne portait qu’un maillot de bain. Son regard se heurta à tous les côtés jusqu’à trouver au pied de l’inconnue l’objet de ses convoitises ; ses affaires.

« Des vêtements ? Naïmée s’interrompit, et réfléchit quelques secondes. Tu devrais aller à la capitale de l’empire. C’est là-bas qu’on trouve les habits pour se mêler dans la foule. Enfin, si c’est ce que tu souhaites »

« Il n’y a aucun problème à ce que je récupère mes habits, hein ?! »

La vagabonde la regarda. Faisait-elle partit de l’empire ? La pluparts des tribus vivants au Sud du continent s’étaient fait décimés, d’après ce qu’avait entendu Naïmée dans les taverne où elle récoltait des informations sur la relique miteuse qu’elle avait livré plus tôt.

« Au fait, comment tu t’appelles ? »

« Des vêtements ? Naïmée s’interrompit, et réfléchit quelques secondes. Tu devrais aller à la capitale de l’empire. C’est là-bas qu’on trouve les habits pour se mêler dans la foule. Enfin, si c’est ce que tu souhaites »

« Il n’y a aucun problème à ce que je récupère mes habits, hein ?! »

"Bien sur, tiens."

Elle lui tend ses habilles. Pourquoi y aurait-il eu un problème ?

"Ce qui m'embête, c'est que j'aimerai trouver des vêtements plus convenables avant de me montrer dans la capitale. Je vais essayer de trouver une échoppe dans les environs. Merci pour ton aide."

Remettant la dernière flèche dans son carquois, elle se lève, décidant qu'il n'y avait plus rien intéressant à voir ici. Elle aimerait trouver un abri avant que la nuit ne tombe totalement.

« Au fait, comment tu t’appelles ? »

"Ehlana." Elle ne voyait pas de raison de mentir à ce sujet.
Se retournant vers l'étrangère, elle lui tendit son arme, et reprit son chemin vers le Nord.

Naïmée observa la sudiste s’éloigner vers l’est à grand pas. Elle soupira, puis s’apprêta à suivre la demoiselle.
La blonde n’aimait pas parler aux gens. Oui, elle avait une tendance légèrement asociale. Depuis son arrivé sur terre, elle n’avait parlé qu’à ses employeurs et aux membres de l’orphelinat. Que des gens perfides et hypocrites. (Sauf quelques exceptions, bien évidemment)

Pourtant, répondre aux attentes des personnes qui nous avaient sauvées la vie sans y voir d’intérêt était quelque chose d’essentiel, présent dans l’adage des vagabonds ; et le règlement était inviolable.

Les pas d’Ehlana étaient plutôt rapide ; ce qui soulageait légèrement Naïmée qui avait déjà du escorter des escargots rare jusqu’à un collectionneur. (Elle ne pouvait pas les toucher ; c’était une race qui dégageait une toxine empoisonnant quiconque aurait l’audace de les approcher à plus de dix mètres)

« Où se rends-t-on ? Demanda brusquement Naïmée, la voix toujours aussi masculine. »

Sa gorge lui faisait de plus en plus mal d’ailleurs. Naïmée décida d’aller voir un médecin dès qu’elle aura remboursé son sauvetage.

-On-, Ehlana était étonnée que la jeune femme la suive, mais enfin, pourquoi pas !
Elle marchait d'un pas vif et régulier. D'après le soleil, elles étaient en train de se diriger vers le Nord-Est, et tout en corrigeant sa trajectoire (pour aller au Nord) elle se tourna vers la jeune femme :

" On va au Nord du continent, il y a une ville là-bas, je compte bien trouver quelques vêtements plus discret avant d'aller à la capitale. La nuit ne va pas tarder à tomber et j'aimerai trouver un endroit pour nous abriter un peu, on m'a dit que les nuits n'étaient pas chaudes à cette période de l'année...

Comment t'appelles-tu?"

Trop bien formulée pour être naturelle, cette dernière question flotta dans l'air un petit moment, la rendant étrange, presque dérangeante. Si la jeune femme n'avait pas dit son nom, peut être ne voulait-elle pas le dire. En même temps rien ne l’empêchait de mentir, l'idée étant de pouvoir l'appeler, ou simplement lui donner une identité un peu plus intéressante que "la jeune femme blonde à qui on vient de sauver la vie".
Ehlana lui laissait le choix de répondre simplement un prénom, de ne pas répondre du tout, ou de répondre et de continuer la conversation. Peu l'importait, la question était posée, la jeune blonde avait les cartes en mains.

RDV près des ruines, à toi de jouer !