Les ruelles étaient étroites et sombres dû à la hauteur des habitations. Toujours sur Valiso, je m'amusais à traverser ses rues pavés interminables en regardant l'architecture particulière des bâtiments qui nous entouraient. Je me retournais régulièrement pour voir si les deux grands hommes me suivaient toujours, leurs adressant un sourire rassurant.
Foulardman était plutôt silencieux, Marlone, quant à lui, avait l'air détendu.
La journée bien avancée, nous arrivons à destination.
L'auberge n'a pas l'air des plus propres mais reste correcte pour passer la nuit. Descendant de Valiso je retourne auprès de Marlone pour lui agripper la main. La petite valise à l'air d'être soulagée et a arrêté de fumer. Je souris, et attends la réaction des deux adultes.
Le diner est en train d'être préparer, son fumet arrivant jusqu'à nous, mon ventre recommence à gargouiller.

J'ai fermé la marche, pour pouvoir regarder tranquillement les numéros des habitations. Pour l'instant, pas besoin de se séparer, nous marchons dans la même direction.

119... 121... 123... 125. Voila. C'est là. J'effectue encore quelques grandes enjambées pour rattraper mes compagnons et les prévenir que nos routes se séparent ici et... Je bute dans le type au chapeau qui s'est arrêté.

Oh ! Je... pardon. Je suis confus... je... vraiment, milles excuses c'est... Qu'est ce que je suis maladroit... Veuillez m'excuser !

Je sens le sang me monter aux joues, et je remonte un peu plus mon foulard sur mon visage. C'est idiot, mais c'est un ancien réflexe de quand j'existais encore aux yeux des autres. J'en profite pour remonter mes lunettes sur mon nez. Il ne s'agirait pas d'effrayer la petite si elle s'apercevait de ce que suis. Ou ce que je ne suis pas justement.

En parlant de la petite, je la vois derrière Marlone descendre de la valise et se diriger vers le bâtiment en face de ma cible. Je lève les yeux vers l'enseigne. C'était donc pour ça qu'il s'était arrêté. Je souris. Le hasard est tellement bien fait, je n'aurais pas pu espérer mieux. Je vais m'installer sur cette terrasse confortable, siroter un café avec ces deux inconnus en faisant semblant de m'intéresser à eux, et en parallèle, je vais pouvoir observer toutes les allées et venues de ma cible. C'est parfait. Presque trop facile. Personne ne soupçonne un honnête homme qui profite du soleil avec ses amis. Surtout pas quand il y a une si belle enfant avec eux.

Puisqu'il fait beau, pourquoi ne pas rester en terrasse ? Enfin, si vous voulez... Je ne fais que proposer. Heu... Enfin si vous aviez prévu de manger ici. Je...

Je me tais. Chut. C'est bien Shalhassan, tu as dis ce que tu avais à dire, tais toi maintenant. J'interroge mes compagnons du regard, derrière mes grandes lunettes noires.

Visiblement boucle d'ange est du coin, pendant le chemin j'ai bien tenté de parler un peu avec YesMan sans vraiment de réponse comme son nom.

je mate régulièrement ma petite voyageuse qui nous surveille comme une maitresse au garde a vous. Alors je lui tire la langue de temps en temps. Y a un truc dans son regard, un truc qui fait que vous la suivriez au bout du monde ou dans un coup gorges. si douce, si fraiche si fragile ma boucle d'ange.

je flâne en lui faisant le singe que je la voie descendre de Valiso enfin soulagé... j'éclaté de rire en stoppant nette et BOUM, l'autre, le gars invisible de peau me rentre dedans. je me retiens au seuil de porte pour pas tomber sur elle

"BORDEL!.... heu excusez moi...." pinaise Marlone tu décone y a une gosse là " heu .. hannn terrasse princesse?"

je la laisse déjà décider de tout. je ferai un mauvais père, ou pas... je secoue ma tête pour dire non. je penche la tête sur la gauche , enfin l'autre droite. me mettant a sa hauteur

"dit tu as faim boucle d'ange?..... je crois qu'elle a surtout faim la petiote alors on va manger moi aussi j'ai faim"

je tire sur mes bretelle et me caresse le ventre en louchant vers elle. je la prend sur mes genoux et je m'installe

"alors monsieur... monsieur comment déjà? une mousse pour commencer?"

Oh oui j'ai faim, il est adorable. Je lui souris tendrement en me tenant le ventre pour éviter qu'il ne fasse trop de bruit.
Il fait le clown et moi, je ris à toute ses blagues.
Il m'attrape et me met sur ses genoux. Je ne bouge pas, enfant sage et docile, je regarde l'homme-foulard attendant qu'il nous dise enfin son prénom. Lui aussi je l'aime bien. Il est maladroit, il bafouille, il est mystérieux et surtout, il a presque peur de moi, c'est amusant, il m'évite.

Je laisse Marlone décider pour moi, m'occupant à jouer avec son beau chapeau. Valiso est aux pieds, c'est vrai qu'il ressemble à un chien.
Mon ourson posé délicatement sur mes genoux, j'attends avec impatience de pouvoir manger.

Ils s'installent à une table, et je les suis sans un mot. Elle est bien cette table, je vois la cible d'ici sans trop attirer l'attention. Il prend la petite sur ses genoux, et je me demande un instant si je n'aurais pas mal compris, et s'il ne serait pas son père en réalité. Cette complicité si vite mise en place, moi je trouve ça louche. Il faudra que je surveille à ce que le type soit pas l'un de ces tordus qui veulent du mal aux gosses. S'il y en a parmi mes collègues du mal que je n'aime pas, c'est ceux qui le font avec plaisir.

Je secoue la tête pour me sortir ces sales idées de la tête, en déposant mon long manteau sur le dossier de ma chaise. Je tire un peu sur les manches de ma chemise pour ne pas découvrir mes poignets.

Je m'assois, et il me demande mon nom.

Shalha... mer... !

J'étouffe la fin de mon juron. Mais quel crétin sérieusement ! Vas-y, dis lui ce que tu fais dans la vie tant que tu y es ! Quel con mais quel con...

Je toussote, pour faire passer les quelques onomatopées que je viens de leur sortir pour un éclaircissement de gorge.

Shalhamer. Oui, c'est bizarre mais.... On choisis pas son prénom !

Je leur adresse un sourire crispé, avant de me rendre compte que ça ne sert à rien, puisqu'ils ne peuvent pas le voir. Je tousse encore.

Il me propose de l'alcool. Au moins pendant que je boirai, je me tairai.

Avec plaisir, oui !

C'est bien Shalhassan, tu as réussi à faire une phrase complète sans bégayer ni révéler des informations qui peuvent te valoir la vie ! Je me déteste...

Shalhamer... C'est très bizarre comme prénom. Il semble incertain vise à vise de ce prénom, comme si... ce n'était pas vraiment le sien. Je lui rend son sourire, intriguée par la crispation de son visage; pourquoi nous mentir? Ou alors... Il a trop honte de son prénom et c'est pour ça qu'il a hésité en nous le disant.
En même temps "Shalhamer" ça sonne pas, c'est moche. Il faut que je lui trouve un autre nom. Shalhami... non, Shalha... non plus, Mer... non, Amer... c'est trop moche... Shalhi, ah oui tiens c'est mignon Shalhi.
Je proposerai peut être plus tard à Shalhi son nouveau surnom.
Fière de moi, je me remet à l'examen du chapeau.

Je lève un doigt pointé vers snjor enfin vers les Etoiles. Histoire d'appâter la tavernière. Bordel elle deboule limite les miches a l'air. je planque les yeux  de la petiotes... pinaise, elle les met aux enchères? c'est limite racolage çà!.... Marlone freine un peu regarde un peu....

"Shalhamer. Oui, c'est bizarre mais.... On choisis pas son prénom !"

je m'engorge direct!!! pourtant pas encore bu

"quoi sale mère, quoi ma mère? vous êtes pas gonflé... "

et là Marlone! tu passe pour un cakekos première classe. Mais tu garde cette tête d'abruti qui; de un évite miss lolo qui les secoues un peu en se dandinant entre nous et de deux juste un bref regard et je pense tromper ma coccinelle en métal, celle de snjor  comme si c'était elle l'horloge de mon cœur. et l'autre là, oui oui en 3, ben elle secoue  TOUUUUUT !!!

"alors m'ssieur? vous prennez quoi?"



je tente de regarder SALEMERE, mais je vois que dalle, alors je tente ma chance ...

"bonjour, alors deux mousses fraiches svp et....."

je penche la tête presque a mon épaule pour observé un peu la petite

" et toi boucle d'ange? dit moi ce que tu veux?  j'entend ton ventre gratouiller a mon oreille .... alors m'zelle, deux plats du jours pour nous  et .."

je laisse Samère ou salemère , ou salemerde, non c'est pas çà, pinaise j'ai rien compris à son nom!!!!
bref il va choisir comme un grand

Marlone lève le bras et la jolie serveuse arrive en vitesse. Je l'observais toute à l'heure, faire des allées et venues entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment. Elle est vraiment belle, toujours en train de sourire aux clients, dandinant pour attirer les regards.
Lorsqu'elle arrive à notre hauteur, la main de Marlone se pose précipitamment devant mes yeux. Sa réaction est un peu exagérée, j'ai déjà vu des femmes moins habillées que ça. Je ne suis peut être pas très âgée mais je n'en reste pas moins bête. Enfin, si ça peut lui faire plaisir je vais le laisser penser que je suis fragile, innocente  et que des jolis seins ne sont pas fait pour être vus si jeune. Et puis il me fait rire, il est si facilement déstabilisé.
J'essaie de voir la réaction de Shali, mais ce grand bonhomme est difficile à cerner, son foulard et ses lunettes n'aidant pas à distinguer la moindre petite réaction. Il regarde souvent vers la rue, comme si quelque chose attirait son regard, mais je ne vois rien d’intéressant vers là bas.

" et toi boucle d'ange? dit moi ce que tu veux?  j'entends ton ventre grattouiller à mon oreille .... alors m'zelle, deux plats du jours pour nous  et .."

Je pousse délicatement la main de Marlone, et fait un grand sourire charmeur à la jolie serveuse pour qu'elle m'apporte à manger rapidement.

Je ne peux m'empêcher de rire face à la réaction de Marlone. Un grand rire qui commence par me grattouiller dans l'estomac et qui remonte en grande vagues qui secouent mes épaules et tirent sur mes zygomatiques. Qu'est-ce qui m'arrive ? Je continue de rire sans trop savoir pourquoi, ni depuis quand je n'ai pas ri comme ça. Impossible de m'arrêter. J'ai quand même le réflexe de retenir d'une main mon foulard par dessus mon nez. Je ri. Je ris de moi, de ma maladresse, de ce pseudo ridicule. je ris de lui, qui n'est pas tellement plus habile que moi à manier les mots, et qui s'emporte en comprenant mal. Je ris de la petite, de sa candeur, et de sa détermination. De l'ourson déglingué sur ses genoux. De la serveuse nudiste. De la gène de Marlone. De la non-gène de la petite. De ma cible qui quitte la maison avec deux grosses valises aussi.

En temps normal je pesterais, maudirais ce crétin de commanditaire qui ne s'est pas intéressé, même de loin à l'emploi du temps de sa victime, et je la prendrais en chasse immédiatement, sans cesser de grommeler après l’incompétence de l'humanité toute entière, mais là... Je ris. Et c'est bon de rire.

Il faudra que je songe à fuir l'auberge en courant quand j'aurais fini et que la honte me dévoreras...

En deux gestes deux mouvement de popotin, Miss LOLO arrive avec 3 plats du jour et deux mousse bien juteuses.

Hay Marlone baisse les yeux bordel! mais trop occuper avec miss boucle d'ange a la faire rebondir sur mes genoux. Assez! je la repose juste a coté de moi sur une autre place

" aller mange, on verra après pour retrouver ta famille, SaleMere, vous venez pour la première fois ici? vous etes là pour affaires?"

je tend ma mousse vers lui, en me demandant comment il va boire avec sa saloperie sur la face. je souris en coin doucement. Je le vois bien qui se marre de moi.. quoi? j'ai la mousse au bec?