Je suis enfin de retour chez moi. Même si le décor est encore désolé, je dois dire que cela me rassure de ne pas être resté plus longtemps sur le continent.
Il ne reste plus qu'à remettre Snjor sur les rails. Cela va prendre un peu de temps.

J'ai posé Snjor sur une petite île de l'archipel, à l'abri du reste du monde, le temps de faire les réparations.

Un grondement et ça y est, l'île est posée au sol. J'ai lancé le déploiement d'échelles le long de Snjor. En prendre une suffit à se rendre sur la terre ferme maintenant que Snjor est posé.
Tous ces travaux... J'en ai au moins pour deux ou trois mois !

Heureusement, il reste des Golems ! Ils pourront m'aider.
Mais avant... Où sont Dahlia et les autres ? Bon, j'imagine que l'on finira par se croiser de toute maniére.

J'ai couru dans toute la ville.
Je suis essoufflée
les cheveux aux vent, le chapeau sous le bras, le livre à la main.
Je suis redescendu finalement dans les mécanismes, avec une légère crainte, mais me disant qu'il ne pouvait être que là.
A réparer, arranger, vérifier son oeuvre.
Je suis là les mains en appui sur les genoux et je respire fort. Incapable de sortir un mot.
Je le vois enfin trés occupé.
Explication en vrac, il a du comprendre à peu près mon désir de rentrer à la maison.
J'ai vu, trouvé, je veux m'envoler.
J'ai juste besoin de trouver de quoi m'habiller, il y a des boutiques en ville, désertées, je demande aussi à LIndblum de pouvoir me servir, je n'ai plus rien, mes bagages ont disparus avec le vaisseau, mon argent aussi, mes papiers... tout.

Une fois mon histoire débalée je le regarde, je lève la tête vraiment, et reprends mon souffle.

Attente interminable.
Je dirais au revoir à Dahlia si je la trouve, ou peut être qu'il ne vaut mieux pas.
Elle serait triste ou en colère, ça fait des émotions à gerer, je ne m'en sens pas capable.

Je ne peux pas lui refuser un retour chez elle.
Après tout, si Snjor est ma maison, mon chez-moi, ce n'est pas le cas de tout le monde. Pour certains, cette île n'est qu'une étape de leur voyage et je n'ai pas le droit de les retenir de force.

Tout ce que vous désirez. Tenez.

Je lui ai tendu un sac volumineux.

Ces livres appartiennent à votre sang, donc vous avez évidemment tous les droits de les prendre. Au fond du sac, il y a un numéro. Si l'envie vous en prend un jour, il suffit de m'envoyer un télégramme à ce numéro et je viendrai vous chercher en avion à un lieu de rendez-vous donné. En attendant, chargez tout ce que vous devez et voulez dans ce sac, et rejoignez-moi sur le Quai. N'hésitez pas à récupérer des vêtements, mais si possible pas plus que ce qu'il vous faut. Les habitants ne devraient pas tarder à revenir et je ne veux pas que certains retrouvent leurs magasins vides de tout.

Ce sac et ce numéro était destiné à Melian, mais j'ai oublié de lui donner. Tant pis.
J'ai récupéré ma clé à molette et j'ai continué à travailler. Certains écrous ont étés déformés par les impacts et les séismes sur l'île. Je dois les changer et les remplacer par de nouveaux, plus solides et moins abîmés.

Il parle, me tend le sac et s'absorbe à nouveau dans sa tâche.
C'est tout? Comme ça... rien de plus , rien de moins.
Je suis un peu déçu mais je ne montre rien, car je ne sais pas vraiment ce qui me déçoit. Le manque d'émotion? peut être.
Mais nous ne nous connaissons pas du tout.

Je me détourne de lui et je file aussi vite que je peux. Bibliothèque, magasin. Juste ce qu'il faut.
S'habiller honorablement, je n'ai besoin que d'une jupe pantalon et ... enfin tout ce qui me redonnera l'allure d'une femme.
Je ne veux pas m'attarder et pas réfléchir.
Juste agir.