J’aime passer des heures assise à l’avant de mon aéronef à regarder les nuages ; comme un océan de cotons parfois rosés au petit matin, lorsque les oiseaux commencent juste à chanter sur terre, ou parfois orangés après une chaude journée d’été comme dans le désert du sud.
J’aimerai pouvoir prendre en photo ces instants magiques, ces moments où mon esprit s’évade dans un lieu féérique uniquement fait de paysages apaisants et harmonieux. Snjor aurait pu ressembler à cela, mais les vices humains ont pris le dessus et la grandeur des paysages est passée en second plan.
J’aime voler, comme un aigle, j’aime planer au-dessus du monde, voyager et découvrir des terres inaccessibles, regarder les gens vivre, me demander s’ils ont pleuré ou rit, s’ils ont faim ou trop mangé, s’ils ont froid ou chaud, qui les attends à la maison, ont-ils une maison ? Et leur inventer une vie.
Mais pardessus tout j’aime Vivacia, son bois protecteur, sa grandeur, ses immenses voiles se gonflant dans la direction du vent. J’aime flâner sans but ni destination, avoir seulement le plaisir d’être dans les airs, avec le ronronnement berçant de ses réacteurs.
Lorsque je suis dans cet immense engin mécanique, face à la splendeur du ciel, la solitude ne me parait plus si terrible. Je suis maintenant prête à être un bon « C A P I T A I N E »…
« Capt’aine Tali, s’cusez moi d’vous interrompre … »
Le petit robot s’était approché discrètement, et m’avait touché l’épaule pour ne pas me faire sursauter. Continuant à fixer le paysage, Péottre reprit sans attendre une réponse de ma part :
« S’allons atterrir, Capt’aine. Dans 2 p’tites heures on s’ra sur l’continent. »
Je lui répondis un vague « Merci Péottre. », doux, mais avec une pointe de nostalgie.
La gorge serrée, je me détournai du paysage pour aller faire atterrir cette merveilleuse machine.[/font]
