A l’intérieur, il y a toujours de la musique et la température est plaisante. Un sentiment de joie et de calme empli l’esprit. On y pense plus clairement qu’ailleurs et on maîtrise également mieux ses émotions. Est-ce une impression ?

Le rez-de-chaussée est composé d’un grand hall, avec deux comptoirs qui se font face, deux grands escaliers qui montent le long du mur et se rejoignent au premier étage et une porte qui mène à une salle appelée la Salle de Divertissement, sous les deux escaliers. Le comptoir de gauche concerne la maison close. Les prix sont raisonnables pour la réputation et le niveau de qualité de l’établissement. Il en va de même pour les prix de la Salle de Divertissement, qui sont affichés au comptoir de droite.
Une boite de suggestion et un livre d’or sont placés sur un petit autel à côté des escaliers.

À l’étage, une dizaine de chambre composent l’essentiel du Pasticcio. Ce qui se passe à l’étage n’est jamais ébruité à l’extérieur, si ce n’est que le personnel est toujours professionnel, à l’écoute et qu’il y a autant d’hommes que de femmes à travailler dans cet établissement. La réputation du Pasticcio est impeccable et tout le monde s’assure que cela demeure ainsi.

La Salle de Divertissement est un endroit plus sage. On y fume, on y boit et on y regarde parfois des concerts sur la grande scène qui y trône. Jamais les soirées n’y dérapent. Si un bon concert de jazz passé à fumer un cigare vous tente, c’est l’endroit idéal.




J’ai refermé mon petit carnet. Je ne pense pas pouvoir décrire plus le lieu sans monter à l’étage et je n’ai aucune envie d’y mettre les pieds.

Excusez-moi ?

Une jeune femme portant un plateau s’est arrêtée.

Que puis-je faire pour vous aider ?

J’ai une lettre pour Anne ? Elle travaillerait ici ?

La jeune femme me pris doucement la lettre des mains. Elle semble déjà savoir ce qui se trouve à l’intérieur, à en juger par le regard qu’elle pose sur l’enveloppe blanche.

Je savais qu’il n’oserait pas venir par lui-même…-

Un instant passe et la jeune femme retrouve le sourire.

…- mais merci à vous d’avoir pris le temps de porter cette lettre. Dites-moi si je peux faire quoi que ce soit pour vous aider.

J’ai secoué la tête pensivement alors qu’elle repart finir son service, plateau au bras. Je ne comprends rien aux règles qui régissent le monde des humains…