Je suis ici sans même connaître la véritable raison de mon errance. Sans doute ais-je suivi mon instinct en faisant face à l'immuable. La curiosité semble faire partie de moi, mais finalement, qu'est-ce que la curiosité ? Une sensation ? Un fait établi ? Un instinct tout droit venu du fond de ma personne ? Qui détient la véritable réponse ?
De pensées fugaces à introspections plus terre à terre, je m'engage dans une direction inconnue mais qui je suis sûre m’emmènera sur la gauche... ou... sur la droite c'est selon .
Je marche dans la brume, mais je ne sais plus ou me diriger. Le brouillard, je ne le trouve pas poisseux, il est étonnement dense, mais il n'est pas froid, ni vraiment humide, mais je dirais plutôt molletonné, probablement bienveillant, vu l'étrange chaleur qu'il dégage. C'est l'idée que je m'en fais en tout cas.
Ici, j'ai cru voir une silhouette danser, tourner, tourner, tourner dans une ritournelle sans fin qui arrive même me semble t-il à faire écho quelque part. J'en ai d'ailleurs presque le tournis et vacille quelque peu avant de reprendre une posture plus affirmée et de continuer ma marche.
Un peu plus loin, cette-fois-ci je peux distinguer une ombre floue qui je le crois me fait signe avec de grands gestes circulaires. Aussi, je prends la direction de cet énigmatique forme et me rends compte en avançant vers elle, qu'il s'agit là de quelque chose ressemblant de près ou de loin à un être vivant, fait de deux jambes, un torse, deux bras et une tête avec deux yeux, un nez et une bouche.... à priori aucune animosité n'émane de lui. Ou elle, ça, je ne saurais véritablement le dire. Être Féminin ? Masculin ?
Arrivée à sa hauteur, il cesse ses gestes démesurés.
« Sss ... Ssaalut toi ! Tutuutu tu chercherches la ssoorrrtiie ? »
Je le regarde alors avec toute mon attention, cherchant tout de même à définir si c'est une femme ou un homme. Je reste ainsi à l'observer quelques instants avant que je ne me décide à lui répondre.
« Oui, c'est bien cela, mais ... »
J'hésite un court instant avant de me lancer.
« Qu'es-tu ? »
Avant de me répondre, la créature m'observe à son tour avec insistance, ses yeux me balaient de la tête aux pieds.
« Jjje Jjje, ceeecci ... ccceeelllaaa ... quququ'elquque chochochoose.. cococomme tttoi ? Ooou cococomme momomoi ? Lululullaaabbbby ! »
Je tends l'oreille à l'entente de mon Nom, puis mon regard se fige sur la chose qui me fait face, mais avant que je ne puisse lui répondre l'humanoïde tend un doigt en direction de la potentielle sortie qui doit me mener à l'extérieur de la brume, puis disparaît comme par enchantement. Sur le coup, je me sens perdue, des questions tournoyant dans mes pensées les plus profondes.
Je reste perplexe sur le retour, je sais pourtant, qu'ici, c'est le berceau du rêve, mais malgré mes pesantes suppositions quand à ma mystérieuse entrevue qui me trouble grandement, je fini par trouver la porte qui me mènera au dehors de cet endroit utopique ou rêve et réalité se fondent dans un occulte amalgame réalo-chimérique.
Oui, c'est comme ça que je vais parler de cet endroit. Réalo-chimérique, ça sonne bien je trouves !
Je secoue la tête comme pour me remettre les idées en place, et c'est là que je l'entends, c'est là, à cet endroit précis que je reste immobile et que je le répète sans savoir pourquoi.
« Marcheurs de Brume »
Je quitte ce monde brumeux nommé Alcheringa par la porte pour la première fois, sachant tout au fond de moi qu'il me faut impérativement les trouver. Eux.
[Marcheurs de brume]
