Noir. J'ouvre ma paupière.
Blanc. La brume tout autour de moi.
Où suis-je ? Des formes se tordent autour de moi dans les volutes blanches qui m'étouffent. Que suis-je ? J'ai l'impression d'avoir plus de 500 ans, pourtant je suis certain qu'il y a un instant je n'existais pas. Je dois sortir d'ici.
Lentement, j'ai actionné mon corps et suis sorti de la brume. Et les couleurs sont apparues. La béatitude s'est emparée de moi tandis que je parcourais de l’œil les milles nuances qui composaient le monde. J'aime la couleur.
Des passants croisent mon chemin. Ils parlent, se dépêchent, flânent. J'observe la maîtrise qu'ils ont de leur corps, bien loin de ma démarchent hésitante. Ils tournent la tête, balancent leur bras nonchalamment le long de leur corps. Ils sont beaux. J'aime le mouvement. Je décide d'aimer les humains aussi.
Une vitre accroche mon reflet. Je m'arrête. Je leur ressemble assez, sauf ce truc, là, au dessus de mon nez. Il y a l’œil normal, comme les autres humains, et il y a ce machin. Je met ma main devant l’œil. Noir. Je met ma main devant le machin. Rien ne change. C'est cassé.
[Fragment d'idée]