L'odeur du cigare, du café et le bruit de la machine à écrire et du raclement des chaises.
La bureaucratie en action !
C'est ici que travaillent beaucoup des habitants de Méliadus, emprisonnés entre quatres murs gris, assis devant des dossiers de comptabilité et des formulaires à n'en plus finir !
Et on tamponne, et on fait passer tout ceci aux services compétents. Ne demandez pas à quoi sert leurs emplois, la plupart l'ignorent.
Personne n'est responsable, personne n'est au courant de rien. Tout n'est que blabla juridique qui n'a plus aucun sens depuis des années. On tamponne, on valide, on y ajoute un joli numéro et on ne se demande pas ce que c'est.
Certains formulaires, cependant, se montrent plutôt clairs. Ordres de transferts de prisonniers, qu'ils soient prisonniers politique ou criminels, ordres d'executions parfois, transferts de troupes qui doivent être validés par le conseils de guerre... Certains papiers qui se proménent par ici ne sont pas très très jolis... Mais on tamponne et on valide. On blame le voisin, si besoin est : cela permet de dormir serenement la nuit.
C'est aussi ici que toute décision militaire est prise, dans le bureau du président mondial, monsieur Bloomberry.
Car le bureau du président de l'Empire se trouve bien ici. Il se refuse au titre d'Empereur, mais ses collaborateurs ne le craignent pas moins.
Tout le monde passe devant sa porte, tous les jours, mais personne n'ose la franchir.
Pour le contacter, il faut d'abord passer par sa secrétaire, une blonde écervelée, et ensuite la requête passe devant un conseil qui juge si celle-ci est conforme aux procédures etc etc etc.
Pour voir le président, c'est un enfer juridique. Impossible, parait-il. Et il paraît également que c'est un sale con. Tout le monde le pense, mais personne n'ose le formuler à voix haute.
Cet endroit est le cœur décisionnel de l'empire Continental. Le royaume de la fumée de cigare et du bruit de la machine à écrire. Des dos courbés sur des chaises à perte de vue dans des batiments mal éclairés, qui parfois toussent ou froissent du papier.
Si l'enfer devait exister, il ressemblerait probablement à ce lieu.
Un petit guichet se trouve à l'entrée, pour toute requête administrative. Il s'y trouve également quelques formulaires pour prétendre à un poste, ici. Mais qui le voudrait ?