Il n'a pas fait le fier lorsque mes hommes ont abattus de sang froid sa femme et ses enfants. Après avoir supplié et s'être traîné à genoux, il s'est recroquevillé dans un coin de la pièce en pleurant, laissant champ libre à mes hommes pour finir le travail.
Et moi, j'ai fini tranquillement de fumer mon cigare.
Je suis un sentimental. Il n'est pas question d'être inhumain. Tout ce que nous faisons, nous le faisons au nom de nos deux grandes causes. L'argent. L'argent et nos croyances personnelles.
Il nous devait de l'argent, et s'il ne pouvait rembourser ses dettes ni acheter notre protection, il était de notre devoir d'en faire un exemple. Ce fut fait avec plaisir, rapidement et proprement.
Les corps furent chargés dans la voiture, en direction du funérarium chargés de préparer les organes pour la cérémonie de ce soir.
Nous ne sommes pas comme toutes ces mafia minables. Non. Nous sommes bien meilleurs... Et nous avons la supériorité que nous offre nos croyances.
Ils m'avaient traité de fou lorsque j'ai raconté pour la première fois ces rites étranges dont j'avais été témoin sur une des îles de l'archipel, étant jeune. Ces rituels accroissaient la chance, la virilité, les gains d'argents, et toute une somme d'autres choses toutes aussi précieuses.
Ils avaient ris, et s'étaient moqués de moi. J'en ai tué deux, ce soir là, et ce fut le début du respect qui m'était dû.
Plus jamais ils ne se moquérent.
J'étais jeune, alors. Je ne le suis plus.
Nous avons formés de grands prêtres, créés nos propres rituels, avons mis la main sur le plus grand trafic d'organe du continent ce qui nous permet d'avoir une réserve inépuisable d'ingrédient à portée de main en permanence, et surtout.... Nous sommes devenus le plus grand groupe criminel au monde.
Je n'en suis pas peu fier, et croyez-moi, ce n'est que le début.
Tout le monde finira par plier devant nous. Gouvernements, lois, petites administrations, même ce fou de Lindblum.
Celui-ci, je préparerais moi-même ses organes si je lui mets la main dessus.
Je ne peux m'empêcher de rire à l'idée que ce jour finira bien par venir. Il criera alors qu'on lui ouvrira le ventre pour piocher à l'intérieur à l'aide de petits instruments en métal. Ce sera jubilatoire.
Et l'argent coulera à flot.
« Don. »
J'ai regardé par la fenêtre. Un de nos hommes, grand, maigre et portant encore l'orgueil et la passion de la jeunesse.
« Don, la cargaison est prête. On m'a chargé de vous dire de vous préparer pour la cérémonie de ce soir. »
Il m'a salué et s'en est allé.
Il y a longtemps, j'étais jeune. Ils avaient ris, s'étaient moqués. Aujourd'hui, plus personne ne rit, plus personne ne se moque. Nous sommes puissants, nous sommes là, partout, tout le temps. La peur, la mort, l'angoisse, c'est nous. La corruption, c'est nous. Nous sommes Ceux Qui Battent Les Cartes et modifient le jeu.