J'ai séché mes larmes. On ne m'en voudra pas d'avoir pleuré dans un moment aussi dramatique. Et puis qui le sauras ? A part lui. Mon oreille posé tout contre son coeur, je l'ai entendu se calmer, et cela m'a apaisé également. J'ai cessé de pleurer. Je me suis relevée en passant mon élégante main sur mes yeux. Le pelage de mes joues est encore mouillé, mais je ne peux rien y faire. Je n'ai qu'a espérer que les autres ne nous rejoindrons pas trop tôt.

Lui n'a pas l'air d'avoir éprouvé la moindre réaction. Mis a part son rythme cardiaque qui s'est légèrement élevé pour redescendre de la même intensité. On dirait un robot raté. Sauf que c'est un être humain. Intéressant.

Il me désigne la fente qu'a produit le séisme. Au moins en dégagerons nous un point positif. Je lui adresse l'un de ces sourires que je n'ai offert qu'a Bruno. Un vrai. Pas de ceux qui disent "Quel adorable petit garçon !", comme ceux que j'ai abondamment distribué au petit robot. Non, pour lui je crée une toute nouvelle catégorie de sourires. De ceux qui disent, en un seul geste, qu'on a bravé la mort à deux, et que dorénavant on va retrouver la vrai vie ensemble. Ou de ceux qui disent simplement "Tant que tu seras avec moi tout ira bien". Je ne sais pas. En tout cas est-il que je lui adresse ce sourire, créé exclusivement pour lui, et dont je suis jalouse de ne pas pouvoir le voir tant il doit être éclatant. Tant pis. La prochaine fois que je lui en fais un je m'arrangerais pour qu'il y ai un miroir dans le coin.

J'attrape sa main. J'aime bien sentir sa grande main calleuse dans la mienne. Cela me rassure. Et je m'engage à travers la breche en premier. J'ai bien remarqué le problème d'obscurité auquel les humains ordinaires se heurtent. Alors j'active l'infra-vision féline et je lui ouvre la voie.

Si seulement Lawrence lui avait laissé un peu de cire. Slush aurait pu tracer une flèche sur la porte vers la faille et indiquer aux autres qui passeraient par là que...
Il a fouillé ses poches à la recherche de quelque chose pour indiquer que... Non, rien.

Alors, à défaut de craie ou de cire, Slush a tracé la flèche directement dans la terre, avec son pied, assez sommairement.

ISSUE PAR LA
PEUT ETRE LINDBLUM
SLUSH ET DAHLIA DEJA DEDANS

Ce fut fait rapidement, en une ou deux minutes. C'est moche. Slush en aurait presque honte, mais il n'y a pas le temps de faire mieux.... Tant pis, c'est mieux que rien.
Slush regarda les traits dans la terre quelques secondes et passa la faille pour rejoindre Dahlia.

C'est parti.

Direction, le tunnel sous-terrain.

J’avoue, je suis raide mort, mais ses caresses, comment pourraient-elles me laisser insensible ? J’suis un tendre moi
Qui a ri ?
Alors, je poursuis mon petit bout de sieste, juste de quoi récupérer et j’en profite pour me laisser dorloter… et putain que c’est bon de se laisser aller sans avoir peur de se prendre un coup mal placé.
Je sens ses mains, sa peau, son souffle, son parfum… elle me reniflerait presque si j’étais pas totalement HS
Bordel, mais elle va arrêter de frotter son corps contre moi !!!
Et voilà, elle me colle carrément le nez dans ses parechocs…
Pince-moi je rêve, dieu existe
Je la veux là, maintenant, tout de suite, contre ce putain de mur !!
J’entends sa voix, mais moi, je suis trop bien, j’ai trouvé le paradis ! Pourquoi j’irai voir ailleurs ??!
J’bouge pas !
Non, j’ai dit !
Je bouge pas !
Non mais.

J’entends sa voix qui m’appelle… qui dit qu’elle a peur… qui dit… mais qu’est-ce que je suis bien moi… non, je me réveille pas… laisse-moi respirer l’odeur de tes seins, ta peau… c’est doux… c’est chaud… c’est Banga… hein ?! Non rien… je m’endors, je vole, je flotte dans un soutien-gorge géant… Oh oui ma princesse dorée, fais-moi danser la Polka sur ton mamelon… j’veux l’mordre ! J’ai faim ! Je veux bouffer tes seins !
Y a un bibendum Michelin dans son soutien-gorge… un chamalow géant ! Toi, j’te veux ! Laisse-moi t’bouffer ton p’tit orifice !! … rempli, trop serré, il déborde, il va exploser !!!
Hey…. Ses mains… elle veut m’étouffer ou quoi ? Mais, pourquoi tu m’serres aussi fort, j’veux pas crever !!
Minou… arreteeeeee, roooooo…. Tu veux que je fasse le chat de gouttière, et toi la vilaine coquine…. Je ronronne…. Ma p’tite chatte…. Viens-là que j’te nettoie le conduit d’aération…
Je suis au paradis… laissez-moi tranquille...
Hein ?
Quoi !?

Ouch… nom de dieu de mal de crane… j’ai pris un gros truc sur la tête on dirait…

Oh… ma p’tite chatte… T’es belle comme un As de cœur, toi…
Je lui souris comme si c’était le soleil un matin plus beau qu’un autre à l’aube, il est midi…
Bonjour vous, j’ai mal au crane…

Je souris très connement… vous trouvez ça normal ?
Ben pas moi.

Oh… des lumières… t’es devenue un ange et j'suis mort ?

Trapp ?
T’es con ou quoi ???!!?
Je secoue la tête et le mal de crane me rappelle que la vie à un prix
Je me lève… tant bien que mal
Surtout très mal, je manque de me péter la gueule, mais la roche est là, froide et immuable
Je m’appuie sur elle, le temps de retrouver mes esprits
Je laisse tomber un bras, la main tendue vers elle
Je tire, je la soulève, à la fin de l’histoire, faudra me payer un bras tout neuf.

Faut y aller princesse
On descend, et on se tire d'ici !
on va se payer des vacances toi et moi, jacuzzi à tous les étages...
Viens...

Slush a émergé, juste pour voir le visage d'Alinéor et de Speaker.

On a trouvé une issue. Venez. C'est tout droit.


Et Slush disparaît de nouveau dans l'entrée. Il faut savoir rester concis.

Direction le tunnel.

"attention! regarde"

Hein quoi ? Qu’est-ce que j’ai encore fait ? j’ai écrasé un moustique et c’est pas dans le règlement ?
Hey ! hey !!!
Je secoue ce qui me sert de cervelle et je baisse les yeux…

Oh-Oh…

Je crois que j’ai effacé des pièces du puzzle
Oui bon ça va, ça arrive !
Des conneries, je suis pas l’seul à en faire, et si on commence à les énumérer, on pourrait aller direct s’adresser au concepteur de cette ile flottante, parce qu’elle vaut pas un putain de clou !!

Ok…
Je recule d’un pas en arrière pour déchiffrer ce qui reste du graffiti…

Slush a écrit:

On a trouvé une issue. Venez. C'est tout droit.

Euh... ok, je te connais pas, je t’ai jamais vu d’ailleurs, ni aperçu non-plus mais ok, on va faire comme si on était pote de dix ans et puis, on va t’suivre.
Par contre, faudra me rappeler comment on s’est connu… je portais pas une robe longue par hasard, hein, non hein ?

(...)

Mais...
J'ai vu la fumée... j'ai eu un pressentiment, un truc qui serre le ventre, comme un signal qui dit : gaffe y a un truc qui cloche. Et ce truc qui déconne, fallait que j'en ai le coeur net.
Alors, je lui ai dit d'attendre, juste un peu, que j'allais revenir et si jamais je tardais trop, qu'elle descende ce foutu escalier, on se retrouverait en bas, c'est sur.


Direction le Dedal...

Quand je reprend doucement conscience, une léger mouvement de balancement m'accompagne, logique le dernier souvenir que j'ai c'est l'envolé avec atterrissage contrôlé dans le lac.

Donc je suis dans l'eau, au chaud, au sec mais dans l'eau, paradoxe quand tu nous tiens...

Je vais quand même me décider à ouvrir un œil ou deux, car le petit souffle régulier qui vient de défriser ma frange me semble quand même assez étrange pour un lac...

???????????

Lawrence...

Instinctivement je resserre mes bras autour de son cou, et cache mon visage dans sa chemise toute neuve.
Il continue sa marche, je ne sais pas ou on est, ou on va et la tout de suite j'en ai strictement rien à carré à vrai dire.

Je suis dans ses bras au chaud, au sec (plus tellement paradoxale du coup) et je suis sure que rien de mieux ne pourrais m'arriver par ici.

J'entends des mouvements, il doit y avoir du monde par là ou on va.

Lawrence s'arrette, je donnerai tout pour qu'il ne me relâche pas, mais il a remarqué que j'ai repris conscience et déjà son étreinte se desserre, me déposant délicatement au sol.

C'est là, dans cette faille qu'il nous conduis, eh bien allons y, plus vraiment grand chose à perdre non ?

J'ai tout de même gardé sa main dans la mienne en souvenir de la chaleur protectrice dans laquelle il a sut m'envelopper sans le savoir.

Suis-moi, on verra bien ou cela nous mène.

Elle s'est réveillée tout doucement, par palier.
Descendre avec elle dans les bras, le long de cet escalier avec uniquement le vide comme appuis fut peut-être la chose la plus difficile de mon existence.
Si j'avais perdu l'équilibre, je n'aurais pas eu l'usage de mes deux bras. Je l'aurais probablement jeté par-dessus bord par réflexe pour me rattraper à n'importe quoi, et nous serions tombés tous deux.
Mais ce n'est pas arrivé.
Je suis descendu avec toute la précaution du monde, chaque pas bien dosé pour ne pas perdre l'équilibre, en gardant soigneusement les bras fermés sur Kassia.
Le vent froisse mes habits et emmêle ses cheveux, tournoie et nous pousse contre la parois. Je ne me plaindrais pas, il pourrait nous pousser vers le vide.

L'île est plus basse qu'avant et pourtant la vue reste impressionnante. J'observe la forêt blanche sous nos pas et j'en perds mon souffle, qui est rapidement emporté au loin par la brise et se perd dans les airs.
Les arbres plient sous le vent, eux aussi, loin en dessous, sous le vent et sous la neige non-fondue des jours précédents. Si je sautais il me faudrait au moins une bonne minute de chute libre pour atteindre un de ces arbres, et entre temps je serais suspendu, uniquement porté par la gravité et par le vent entre Snjor et le Continent.

J'aimerais bien pouvoir voler.

Il y a du mouvement au loin. J'ai plissé les yeux et j'ai vu les arbres tomber, les uns après les autres, pour ouvrir la voie à... A quoi ? A des tanks.
Et cette fumée noire écœurante qui monte des engins de guerre.
Ça, ce n'est pas une bonne nouvelle, ils viennent pour nous.

J'ai abandonné l'étude de la terre ferme lointaine pour presser le pas, toujours avec précaution, pour déboucher dans une caverne.
J'ai senti son souffle dans mon cou et je l'ai doucement posée au sol.

Je suis vraiment content qu'elle n'ait rien.

Le couple est là. Le charmeur est passé en trombe et a remonté l'escalier à toute allure. Ça me crispe de savoir qu'il ose courir dans un endroit aussi dangereux ou chuter est si facile. Et il abandonne la fille devant la double-porte.

Kassia m'a pris la main, je n'ai rien fait pour la repousser, et ensemble nous avons devancé l'autre couple et nous sommes rentrés dans la grande faille formée dans le mur, menant au couloir obscur.

Direction le couloir

=>vers le tunnel