Je me nomme Aberdeen et je suis capitaine du Kraken, un submersible pas si insubmersible que cela, à mon grand désespoir.

Cette coquille de ferraille, c'est mon père qui l'a imaginé et construite de ses mains aux prix de la sueur et de nombreux sacrifices. Il travaillait pour l'armée, leur construisait de beaux engins, et gagnait très bien sa vie. Mais ça c'était avant qu'il ne découvre les ravages et les morts que causaient ses créations.

Il a commencé en secret à construire le Kraken en parallèle de son travail, l'idée de tout quitter devait commencer à germer dans sa tête bien avant ma naissance.





Ma naissance ? elle s'est faite sur le Kraken. Elle ne fut pas sans douleur pour ma mère qui malheureusement, faute de médecins à bord, est morte en couche.

Vous le comprendrez, le Kraken c'est mon seul et unique foyer. Autrefois il était plein de vie. On pouvait y entendre les boutades et les rires des membres de l'équipage recrutés par mon père avant le grand départ. Ils étaient comme une seconde famille... Ils m'ont tout appris.

Mais tout à changer à la mort de mon père... Malgré le respect qu'ils avaient pour mon père et moi, ils n'ont pas cru en mes capacités et ont décidé de quitter le Kraken pour tenter leur chance dans un autre équipage.

Du coup, je me suis retrouvée seule. Enfin pas si seule que ça. Il reste Edgard ! Edgard il a la classe, il est intelligent et a de la conversation. Mais Edgard c'est aussi une boite de ferraille ! Encore une belle invention née de l'imaginaire tordu de mon père... Un robot serviteur qui au final est devenu mon seul ami.





Cela fait donc quelques années, que le Kraken, Edgard et moi, sillonnons le fond des océans, à la recherche d'épaves pour subvenir à nos besoins. Souvent d'autres pilleurs sont passés avant nous, mais en cherchant bien on peut encore y découvrir quelques pièces d'or camouflés sous le sable.

Il m'est arrivé un jour de gagner le jackpot. Mais celui-ci, une fois vendu en surface, a fondu comme neige au soleil, le ravitaillement en vivres et carburant effectué et le matériel pour les réparation du Kraken acheté.

Les temps sont durs aussi bien sur terre que sous l'eau. Donc parfois, lorsque le butin est maigre, je me retrouve à devoir utiliser le Kraken comme navette pour emmener des inconnus à tel endroit qu'il leur plaira. Je n'aime vraiment pas ça mais je n'ai pas le choix...

Les profondeurs sont mon univers ! j'aime ce monde de silence, de créatures aussi belles que monstrueuses, et qui recèle des trésors enfouis qui ne demandent qu'à être découverts ! je m'y sens à l'aise et tiens à y rester et qu'importe si j'y croise des créatures monstrueuses qui pourraient faire du Kraken une boulette de ferraille qu'on enverrait au loin d'une pichenette de la tentacule...

La pire pour moi, elle est sur terre... Et c'est l'homme !