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 une affaire en ville

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N.T.L.
Fantôme du Passé - Apatride
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MessageSujet: une affaire en ville   une affaire en ville EmptyMar 5 Nov - 7:36

une affaire en ville Steampunk_bike2

Des heures que je suis sur ma bécane, j'ai mal au cul et je commence à avoir des crampes dans les guibolles. Qu'elle idiote, écervelée, négligente aucun qualificatif peut coller à cet oubli d'une chose prioritaire. J'enrage de devoir faire la course au temps pour un putain de papier de crotte de bique.

Avec l'ambiance environnante d'Ys bien obligé d'avoir toujours la bonne paperasse si on veut pas se retrouver dans les ennuies oubliée au fin fond d'une geôle puante et plus que 2 jours pour faire tamponner ma carte continentale. La liberté a un prix, la magouille pour des faux papiers authentiques et se taper les corvées administratives et quand je dis "corvées" c'est un piètre mot, à croire qu'ils choisissent que des déboulonnés pour être gratte papier. Enfin bref j'aurais beau rager tant que je voudrais c'est pas ça qui me fera gagner du temps.

Je m'arrête en haut d'une côte, enfin la grande métropole en vue. Quelques claques sur le postérieur, histoire de remettre la circulation sanguine en route, quelques étirements pour les jambes et le temps de savourer le meilleur tabac de l'archipel dans ma pipe à bulle. Je regarde s'envoler les bulles arc en ciel, petites ou grandes sur fond de fumée bleuté, elles clipent clopent là haut bien loin des nuages, me postillonnent dessus m'annonçant peut être ainsi que je ferais bien de me dépêcher avant que le ciel n'en fasse autant vue ça noirceur ça va pêter dans peu et je vais me retrouver saucer comme une vieille peille. Je savais bien que ça serait une journée de mierda en général une va pas sans une pléiade d'autres.


Allez hop en route!..
     
Quelques kilomètres encore, et comme les petites bulles me l'ont murmuré, une bonne averse orageuse bien avant les premiers quartiers histoire de me rafraichir la tête et me faire criailler un peu plus. Faudra que je pense à me trouver une de ses paires de lunettes avec des essuies glaces parceque là je vois que dalle, heureusement la route est droite mais je redoute le chao des passants dans les ruelles espéront que la pluie les gardera chez eux.
Bon alors le centre administratif c'est par là bas, à droite, à droite, je contourne le quartier du commerce, chaque fois que j'y ai mis un pied j'ai mis des heures à en sortir, ils ont bien calculé leur coup, premier pénitencier des esclaves dignes de ce nom le deuxième étant pour ceux qui se retrouveraient à cours d'argent et qui se risqueraient d'une manière ou d'une autre à assouvir leur fringale de gadget sans nom et sans utilité. Le monde serait il en fait qu'une grande prison ? La question m'effleure l'esprit et je me rassure en décidant que la ville surement en est une et qu'il vaut mieux faire vite pour m'en éloigner et retrouver ma bonne vieille limunela qui m'attends là bas à l'est dans une petite lagune bien tranquille.
Je fonce, pas de limitation de vitesse mais faut faire gaffe toujours un chien qui traverse quand il faut pas. Quelques coups de klaxonne histoire de faire activer les lambins.


allez, allez on se bouge!...

Un i noire semble planté au milieu de la route, il grossit vite et bouge pas, klaxonne, klaxonne, il va bien se pousser ce type, parceque oui en s'approchant je vois bien que c'est un type, le nez en l'air, il semble ailleurs, vu la largeur de la ruelle je vais lui tailler un short ça c'est sur. Je freine, et paff la merdia, (je vous ai dis hein quand y a une ....) une flaque d'huile et d'eau mêlée, dérapage, départ en vrille et couchage de ma bécane sur le pavé, glissade qui se fini à deux doigts des pieds de cet espèce de... de...

J'avais déjà les fesses en compotes, je rajoute mainteant un genou rapé, bonjour le pantalon et je parle même pas du  mackintosh  après le rinçage à l'huile. Je me relève et remet mon engin sur ses roues, des griffures mais rien de cassé c'est déjà ça.


"- Eh mec! on t'a jamais dit que les parkings c'est au bord du trottoir ou mieux sur le trottoir ?"      

J'attends une bonne explication parcequ'il va payer le pressing et en plus me décrotter et polir ma machine, j'ai horreur des rayures, si on laisse faire après ça rouille, ça grippe et c'est bon pour la casse.    
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Jude
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MessageSujet: Re: une affaire en ville   une affaire en ville EmptyMar 5 Nov - 10:54

Bonjour, vous avez faim aussi ?

Elle sent une drôle d’odeur votre machine. Vous devriez faire attention, vous auriez pu vous faire mal. A moi aussi.
Regardez, là, vous l’avez abimé. Faut faire attention, la vie est fragile, je crois.
Et vous, vous croyez qu’elle est fragile ?
Les machines sont comme nous, on les répare. Il faudra réparer la vôtre.


Vous me regardez avec un drôle d’air. Pourquoi ?

J’ai faim, et vous ? Vous m’emmenez ?


Je penche la tête sur la droite. C’est comme ça qu’on a l’air interloqué.
Elle est étrange. Elle conduit très mal. Elle aurait pu me faire mal, c’est vrai alors ce qu’on dit ? Les femmes conduisent mal, plus mal que les hommes. Je devrais peut-être lui prendre son engin pour la protéger de sa maladresse.

C’est quoi, cet engin ?

Vous me faite essayer ?
Je parle beaucoup, vous trouvez ?
J’ai pas souvent parlé, c’est pour ça.
Mais, j’ai lu que les gens parlent entre eux, alors je le fais, je parle.
Ça vous dérange ?
Ce serait dommage, on se connait à peine.


Elle se relève déjà. Tout va bien alors. Elle est solide. Plus que son engin qui a la taule froissée.
Mauvaise qualité d’alliage. Elle pisse l’huile.

Vous avez vu ?
Ça coule, dessous.
Elle est plus étanche.
J’ai dit « elle » ? C’est une moto ? Je ne la connais pas, j’en n’ai jamais vu avant.


Elle parle… Elle crie presque en s'adressant à Jude, il comprend les mots, mais pas la phrase, pas tout à fait.

Mec ?
C’est pas mon nom.
Jude, je m’appelle Jude.
J’ai pas tout à fait de nom. Alors, on le dira pas.

Bonjour, vous avez faim vous aussi ?
J’ai très faim.
Emmenez-moi s’il vous plait.
Oh-Oh…
Là, votre coude.
Vous saignez. Comme votre engin froissé, vous êtes plus étanche.
Il faut vous réparer. Comment fait-on ? Montrez-moi, ça pourrait m’arriver, je veux savoir comment réparer.

Jude parle et ne sait pas quoi faire. Il n’a jamais vu personne en dehors du labo, jamais parlé à personne, réellement parlé, hormis quelques mots échangés avec l’homme qui le créa. Tout juste l’essentiel, apprendre à apprendre. C’est ce que l’homme lui a appris. Bonjour, au revoir, manger apprendre et dormir. Toute sa vie tournait autour de ces rituels, mais sa vie fut si brève jusque-là…
Debout en face, arborant un sourire Candide, Jude ne comprend pas, alors il regarde cette personne, et pour la première fois, il se sent moins seul.
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N.T.L.
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MessageSujet: Re: une affaire en ville   une affaire en ville EmptyMar 5 Nov - 16:35

Une douche, voilà l’effet qu’il me fait une bonne averse qui me lessive la cervelle comme l’orage  m’a cloné en un Bob l’éponge imbibé d'eau de vaisselle. A mon tour de jouer au i au milieu de la route, avec l’impression de me liquéfier sur le bitume tant je dégouline de l’intérieur comme de l’extérieur.

J’ouvre la bouche, une fois, deux fois, rien, désespérément rien. Où il est court circuité ou c’est moi mais je n’ai jamais entendu autant de questions en quelques secondes, plus tous les autres trucs au milieu. Je bloque.

J’ai faim ? il a faim, que je l’amène, réparer, mon coude ? Des cours il veut ? Mécanique ? Médecine ? Anatomie? Mais qu’est-ce qu’il dit ? Qu’est-ce qu’il veut ?Je le connais pas ce type, juste failli lui écraser les arpions ce qui est loin d’extérioriser une certaine familiarité encore moins une familiarité certaine.

Les klaxons et les jolis noms fusent autour de nous. Je m’ébroue comme un chien, droite-gauche, droite-gauche. Ah !... l’esprit est un peu plus au sec, mes capteurs fonctionnent ; il y a urgence, la flicaille va débouler si ça dure, je n’ai vraiment pas besoin de ça; se rapprocher du trottoir avant que la situation dégénère, c’est ça.


Je n’ai pas de temps à perdre. On regarde les dégâts, on fait un constat si il faut mais en premier on se range un peu hein.

Je pose les mains sur le guidon et je pousse comme je peux en patinant sur les flaques huileuses. Je boite, mon genou a du mal à tenir la route, un peu comme un boulon qui commence à avoir du jeu. J’avais bien besoin de ça, et moi qui voulait arriver au centre administratif avant la fermeture. J’ai tous les papiers mais je sais bien qu’il me faudra revenir le lendemain. Les fonctionnaires ont une relation spéciale avec le temps et la simplicité. Deux jours, j’ai deux jours pour un tampon, avec tout ça, c’est pas gagné !

Un regard en arrière, avec son air d’ailleurs j’ai comme des picotements à la racine des cheveux qui me font penser que ça ne va pas être simple encore moins rapide. Est-ce qu’il pige dans ces petites esbroufes quand je lui cause?


Eh mec, rapplique par-là !

Je fini de ranger ma machine au bord du trottoir, j’en fais le tour, re examine en détail, plus étanche ? Il est maboule ou quoi elle a rien du tout, il est peut être passé au travers des gouttes d’eau, il n’a pas vu ni senti l’averse ? Il croit peut être que c’est ma moto qui a pissé des flaques partout sur la route. Et puis pourquoi il me parle de mon coude ? Il a rien mon coude à moins qu’il prenne les bras pour les jambes, doivent être bizarrement fait les gens d’où il vient. Je sors un chiffon de ma poche, j’ai toujours des chiffons dans mes poches pour briquer la mécanique si il faut, je le noue autour de mon genou, assez serré, pour stopper le sang qui coule.

Grouille mec ! Et je te préviens, « les gens parlent entre eux » c’est vrai beaucoup trop et pour rien dire la plus part du temps. Je ne suis pas les gens, et je n’aime pas les gens… enfin à part quelques-uns trop rare à mon gout.   

Je contrôle l’heure à ma montre, fais une grimace, si avec tout ça il comprend pas que je suis plus que pressée il doit avoir un grain dans ses rouages.
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MessageSujet: Re: une affaire en ville   une affaire en ville EmptyJeu 7 Nov - 16:03

Pas de temps à perdre ?
On peut perdre du temps ?
Je savais pas. Vous en égarez souvent ?
C’est ennuyeux… comment allez-vous faire pour retrouver du temps ?
Peut-être que je peux vous aider. Ce sera difficile, le temps est une notion que j’ignore. Je suis né dans un tube vous savez, gros comme un tonneau, j’étais déjà grand tout petit.
Je l’ai pas vu passer, le temps.
Mais, j’ai tout mon temps, je suis pas étourdi comme vous.


Elle a l’air en colère. Je me demande pourquoi.
Elle parle bizarrement et elle m’appelle encore une fois Mec.

Jude, je m’appelle Jude.
Mais, si vous insistez, alors je serais Mec mais seulement pour vous, les autres ne me reconnaitraient pas. Déjà que je connais personne.


Je la suis, curieux.

Vous voyez, vous êtes blessé au coude d’en bas. Il saigne, ça veut dire que vous allez mourir ?
Il faut vous réparer avant que ça arrive.  J’ai pas envie que vous soyez morte.
Je serai tout seul après, et j’ai faim.
Pas vous ?
On va manger ?

Un constat ? Qu’est-ce que c’est ? Vous parlez beaucoup, vous savez ?


Jude observe la jeune femme. Il remarque cet air qu’elle prend lorsqu’elle regarde sa montre, mais il ignore ce qu’il signifie, ou plutôt, pour lui son air à une autre signification…

Vous pensez trouver du temps dans votre montre ?
Je savais pas qu’on pouvait faire ça. Vous me montrez ?
Mais, d’abord, vous m’emmenez manger.
J’ai faim.

Vous boitez. Appuyez-vous sur moi, et emmenez-moi.
J’ai faim.
S’il vous plait.


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MessageSujet: Re: une affaire en ville   une affaire en ville EmptyVen 8 Nov - 17:31

La moto s'égoutte doucement au bord du trottoir. Je cherche un autre chiffon au fond des poches de ma gabardine j'essuie quelques raccords et ajustages. A première vue elle n'avait que des griffures sur la carlingue, mais mieux vaut regarder de plus près. Bon un cylindre a morflé un peu mais il est pas percé espérons que la pression restera stable.

Je l'écoute d'une oreille distraite, j'ai comme l'impression que ce type est un casse boulon ambulant. Enfin ambulant pour le moment c'est surtout ces cordes vocales qui trottent pour le reste il me semble plutot lent. Bon c'est qu'une impression, j'ai toujours entendu dire qu'il ne fallait pas se fier aux apparences.

Tu as faim, tu as faim pour le moment c'est mon temps que tu bouffes. Pas sur que ça soit le meilleur plat, le temps passe pas par l'estomac! Le temps, on en perd, on se le fait voler aussi et ça se rattrape pas. Le temps perdu est perdu pour toujours. .

Je sais pas à quel temps il tourne lui mais sur que c'est pas le même que le notre, bon enfin il bouge et me rejoins. Il c'est pas ce que c'est qu'un constat on va éviter le sujet ça gagnera un peu. Est ce une nouvelle manière de demander l'aumone chercher à se taper l'incruste ?.

Bon alors... Jude, tu n'as rien, j'ai juste un petit bobo au genou, c'est un genou, qui va se réparer tout seul me faudra juste le nettoyer un peu pour éviter une infection. Ma moto n'a rien qui l'empêche de rouler donc moi je dois aller par là, je   lui montre au loin le gros batiment du centre administratif.Si tu as faim il y a plein de boutique dans la rue ou tu trouveras ton bonheur pour pas cher. Tu dois bien avoir un peu de monnaie sur toi, et je suis désolée mais je vois pas pourquoi je t'amènerai, je fais rarement de comotorage..

J'enfourche ma machine et je démarre, signifiant ainsi l'incident clos et le moment de se dire aurevoir..
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MessageSujet: Re: une affaire en ville   une affaire en ville EmptyVen 8 Nov - 19:21


Pourquoi vous répondez jamais ?
Pourquoi vous êtes si pressé ?
Pourquoi vous ne m’écoutez pas ?

Je dois avoir l’air méchant. J’ai l’air méchant ? J’en suis pas sûr.

Vous êtes tous comme ça dehors ?
Pressés, et sans regarder autour de vous. Et vous n’écoutez rien. Et j’ai faim.
Et j’ai pas d’argent. Je sais même pas à quoi ça ressemble. Vous en avez-vous ?

Vous partez ?
Le temps, c’est ça ? Vous avez peur d’en perdre encore ?

Je vous croyez gentille, mais vous ne l’êtes pas, vous pensez qu’à faire des économies de temps.
Pourquoi ? Vous allez mourir ? Vous êtes si précieuse pour le monde que sa fin s’annonce si vous perdez du temps ?


Jude sourit, puis se retourne et s’en va. Où ? Comment le saurait-il, il n’était jamais sorti du centre de recherche. Il ignore tout du monde des vivants, parce que lui n’a pas été engendré par la vie, mais par des apprentis sorciers qui se prenaient pour dieu.

Alors, il marche, et puis comme ça, il se met à courir à cloche-pied. Comme un enfant le ferait.
Sans colère, sans rancune, juste la curiosité de tout qui brille dans son regard, et puis, cet air amical, ce léger sourire qui rend aimable son visage.
Il est heureux, Jude. Un rien le distrait, tout l’amuse, rien n’est sérieux.
C’est un enfant de 20 ans.

Jude se demande s’il la reverra un jour, celle qui coure après le temps.
Il aimerait bien, mais elle a l’air si pressé.

Derrière lui, le moteur résonne dans la rue…

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MessageSujet: Re: une affaire en ville   une affaire en ville EmptySam 9 Nov - 10:55

Et plof encore la douche, c'est la journée de la détrempe...


Je reste interloquée encore une fois, mes mains se sert sur les poignées de la moto, je lance le moteur. Crispée je le regarde partir en courant sautant à cloche-pied. Je souffle.

Comment pourrait il comprendre l'importance du temps, je serais bien en mal de lui expliquer ça, moi même m'arrêtant rarement au temps qui passe mais là, je sais quels ennuis m'attendent si je me faisais contrôler mes papiers pas en règle.

La suspicion règne partout et la chasse à l'espion aussi. Les deux empires se livrent une bataille de dominances depuis des lustres et c'est pas près de finir. Sans parler de leur course à l'info concernant Snjór espérant chacun mettre la main le premier dessus. Il y a longtemps que je me tiens loin de ce conflit, m'efforçant de garder toute liberté de mouvement et surtout de pensée. Et pour ça la priorité est de rester en règle partout et d'éviter de me faire embarquer pour de plus amples renseignements sur ma petite personne.


Je regarde à nouveau l'heure.

C'est définitivement foiré pour aujourd'hui, sans parler de  ma tenue qui me donne l'air d'une clocharde sortie tout droit d'une rixe, pas la meilleur apparence pour influer sur un fonctionnaire tatillon, tiré à quatre épingle.

Je regarde toujours Jude s'éloignait, bientôt plus qu'une tête qui sautille au dessus des autres têtes de la foule. Des bribes de ses dires se succèdent dans ma tête.

Drôle de type ce Jude, à se demander si il sait même qui il est, on dirait juste un enfant qui n'arrête pas de poser des questions pour découvrir le monde et n'a en tête que ses fonctions vitales la faim entre autre.


Je me détend, une impression bizarre au creux du ventre que je connais trop bien, en général elle précède des  ennuis, mais qu'est ce que je peux faire ? Il y a des choses qu'il ne vaudrait mieux pas savoir mais une fois qu'on les sait on ne peut plus jamais fermer les yeux et continuer son chemin l'esprit serein. Je frissonne à la pensée de ceux pris dans des rafles et ne pouvant justifier d'une identité, d'un domicile, d'un travail, d'une famille et même d'une poignée de monnaie dans leur poche. On les revoit rarement et quand ça arrive ils ne sont plus jamais ceux qu'ils étaient.

En route pour la dernière connerie du jour!

Je pars en trompe au grand damne de la foule copieusement arrosée. Où est-il passé ? Là! une tête qui apparait sautant au dessus des autres, je ralentis et m'arrête quelques pas en avant de lui.

Jude! eh Jude! montes ! On va manger!?!
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MessageSujet: Re: une affaire en ville   une affaire en ville EmptyMar 12 Nov - 10:50

Plouf-plouf...
Il pleut des cordes, même pas mal, je zigue et zague entre les gouttes et la foule amassée sur le trottoir, là où la devanture des immeubles fait illusion. Parce qu’au fond, on est toujours mouillé par l’eau.

J’avais jamais senti l’eau sur ma peau…
Je la voyais de l’autre côté de la vitre, je regardais les sillons qui se formaient sur le verre qui ne se couvrait jamais entièrement d’eau. Et puis qui finissait par s’écrouler et les gouttes glissaient, empruntant des chemins imparfaits jusqu’au cadre dehors, pour se mêler au reste avec toute l’eau dégringolée du ciel.
Ensuite, je ne voyais plus. Il est interdit d’ouvrir les fenêtres.

Je me suis arrêté de courir, ou de sauter, question de sémantique.
Non pas, parce que je l’avais entendu crier. Non, par pour ça.
Mais… figé comme un poteau dans le bitume du trottoir, le nez dans le ciel et les yeux fermés, j’attends l’eau… la pluie, chaque goutte qui tombe, chacune d’elle, pour la savourer, aimer cette sensation merveilleuse d’être libre… et mouillé.
J’avais jamais senti l’eau sur ma peau.

Je sais qu’elle est devant moi. Je suis tombé des nues, mais pas sourd. Et ça moto fait du bruit, mais  elle n’est pas nue. Elle. J’ai jamais vu personne nu, ou alors dans les livres.
Je suis si petit. Tant à apprendre.


Bonjour encore !

Jude s’installe à l’arrière.... tant bien que mal.


Je sais me faire petit vous savez...

Il hésite un instant, puis il se dit que pour sa première balade en moto, il ferait comme tout le monde. La prochaine fois, il montera devant. Sur ses genoux ?
Affaire à suivre.


Pardon...

Il se glisse derrière elle...

Vous devriez trouver un engin fait pour deux.
Celui là est trop étroit, je suis serré, écrasé et vous m'intimidez !
Et puis, on est deux, alors il faut un engin pour deux.


Il s’installe avec cet air toujours souriant, heureux, cet air qu’on a quand on découvre et Jude découvre, tout ! Chaque mot, chaque geste, chaque expression sur les visages, et puis la pluie, les vitrines, les portes et les fenêtres, les murs, le son dans la rue bruyant et même assommant, quelle importance, il vit… et vibre et son cœur palpite, comme son âme qui s’émerveille devant tout ce qu’il ignorait, tout ce qu’il n’a jamais touché et senti, ressenti et aimer, et il aime.
Et il rit.
Probablement, ne comprend t-elle pas pourquoi, pourquoi ce rire enfant, pourquoi son sourire émerveillé et ses yeux qui brillent de toutes les couleurs.

Mais… il n’ose pas la toucher, pas poser ses mains sur elle, pas entourer sa taille avec ses bras ni ses mains, pas les poser ses épaules. Non, il n'ose pas.
Il ne sait pas. D'ailleurs, il ne sait pas quoi faire de ses mains.
Il ignore le contact de l’un et l’autre, d’elle et lui. Il n’a jamais eu de contact quel qu’il soit.
Alors, il s’accroche à la moto ? Non, il garde les mains en l'air, les bras levés au ciel. Peu importe tant qu’il ne tombe pas. Mais, ça aussi, il l’ignore, tomber. Une simple chute. Il ne sait pas.


Ça doit faire mal…
Vous faites attention n’est-ce pas ?
J’ai pas envie de tomber, et puis j’ai les pieds mouillés. Pas vous ?
On va manger quoi ?
J’ai très faim…


Jude sourit, heureux.
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MessageSujet: Re: une affaire en ville   une affaire en ville EmptyMer 13 Nov - 13:20

Il est là, planté comme tout à l'heure au milieu de la chaussée,   un air d'extase rivé au visage comme un enfant devant une vitrine de jouets. La foule passe, s'écarte, l'ignore comme si il n'existait pas. A vrai dire il me donne l'impression d'être la seule à le voir.

Serait ce un droïde égaré? Ca arrive parfois quand des programmes beugue c'est pas les raisons qui manquent. Mais il n'aurait pas faim. Un fou évadé de quelque centre? ça serait bien ma veine ça, quoiqu'ils y enferment bien ceux qu'ils veulent dans ces centres et pas toujours des aliénés...  Un clone échappé de son labo ? quasi impensable le clonage est interdit depuis des décennies seul s'y risque certains riches, en secret, dans des labos hyper sécurisés. Un venu d'ailleurs ? après tout l'univers est vaste qui sait vraiment ce qui s'y trouve? Enfin peu importe il est, et là c'est une réalité

Se faire petit, se faire petit pas sur du tout ça. Les petits, d'après ce que j'ai pu entendre ça prend de la place, du temps, ça saute dans toutes les flaques, surtout les bouseuses, ça met les pieds et les mains partout où ça devrait pas et ça n'arrête pas de poser des questions sur tout et rien, leur spécialité celle qui n'ont pas de réponse. L'expression "ils sont comme du lait sur le feu, il faut pas les quitter des yeux" me revient en mémoire. A part ces on dit j'ai pas d'expérience en la matière.


J'ai grandi toute seule. Grand père était toujours trop occupé dans son atelier et j'ai passé des heures à le regarder bricoler. Je suis même pas sur qu'il ait remarqué que je l'imitai avec  un peu tout ce qui trainait par terre et que sur la fin avant qu'il ne disparaisse je rafistolai un peu son travail, il avait plus les yeux et les doigts aussi surs qu'avant et faisait pas mal d'erreur de montage. Je regarde Jude me dis qu'il est pas vraiment laid, je vois pas pourquoi je devrais le faire bouillir et qu'il doit pas y avoir de raison de m'inquiéter.

Crotte de bique, Le système de bascule du siège, qui permet de le transformer en assise pour  deux,  a du morfler.  On n'est pas aussi serré d'habitude avec un passager. Il va pas se plaindre quand même, il voulait que je l'amène...

Désolée, j'ai pas eu le temps de bricoler depuis tout à l'heure et la chute à du coincer quelque chose empechant le siège de basculer complètement dans la position deux places.

Je ferais bien de faire attention à ma conduite, il a l'air paumé sur cette moto, et surtout mal à l'aise, évitons qu'il tombe.

Je fais attention, oui et tu as des cales pieds là, je lui désigne d'une main les emplacements, il faut que tu les baisses avec ton pied, et tu les poses dessus après.

Je lui dis pas de se tenir à moi, après tout des gens ont la phobie du contact. et que ça soit pour une idée d'agression, séduction ou contamination ils se refusent au toucher. Ca se respecte. Pas le temps de lui faire un cours sur l'utilisation des manettes à droite et à gauche qui me permettent de diriger cette engin.

Tu as les arceaux de chaque côté, ils sont là pour t'éviter de tomber, entre autre,  tu peux t'y tenir si tu veux. Surtout tu touches à rien d'autres.

Deux éponges sur deux roues voilà ce que nous sommes. La promiscuité fait qu'on dégorge et s'essore mutuellement, et que nos chaleurs internes se mêlent seul confort dans l'immédiat. Les jambes trop repliées pour diriger facilement la bécane, je diminue la vapeur pour réduire la vitesse et réfléchir à ce qu'on peut manger et où.

"Les pieds mouillés" ?! Je ris, Je suis certaine que tu as pas un millimètre de sec sur toi. On va se mettre à l'abri, et manger.

Très faim? c'est à dire? J'évite les magasins style resto, alors j'ai pas vraiment d'idée, en général quand je viens ici j'ai un pied à terre où je prend tous mes repas.


Dois je l'amener à la maison ?Je sais même pas si il a un chez lui, l'apparence est trompeuse, c'est pas parcequ'on à l'air d'être un sans logis qu'on en est un. C'est juste qu'il faut parfois prendre l'air de ceci ou cela pour se fondre dans la masse, devenir invisible au moins aux yeux de certains. Puis je faire confiance à un type qui a l'air de pas savoir qui il est? Je peux pas lui dire  pourquoi j'évite les lieux publiques, aucune explication cohérente pour qu'il comprenne. La gargotte de Gepeto peut être ? Un encas sur le pouce dans un parking souterrain?..
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MessageSujet: Re: une affaire en ville   une affaire en ville EmptyVen 15 Nov - 19:50

Petit pois jambon ! Ou purée jambon. Un jour l’un, un jour l’autre.
Mais j’ai lu qu’il existe des milliers de choses qu’on mange !
Je veux tout gouter !
Je n’ai jamais gouté à toutes ces choses, vous savez.
Vous ferez tout gouter ?
Pas vrai ?


N’empêche, on est quand même tassés.
Je pose mes chaussures mouillées sur les cale-pieds et ça va pas mieux, j’ai une sensation étrange au niveau du ventre. Je tangue aussi. C’est très curieux, comme si tout ce qui se te trouve à l’intérieur était subitement pris d’une envie de sortir, par la bouche.

Alors, je serre les dents, les lèvres, les gencives. Je fais mur. Rien ne sortira de mon corps.
Foi de Jude.
Mais, ça tangue drôlement.


Je desserre les dents, les lèvres, les gencives et je lui souffle à l’oreille…

Je crois que je suis malade….
Ce qui est dans mon ventre a décidé d’en sortir.
Vous croyez que c’est grave ?
On va à l’hôpital pour me reboucher ?
Je crois que je suis plus étanche.


Jude ne connait pas les motos, aucun engin à moteur ou sans moteur, rien qui ne bouge, qui avance et recule, qui flotte ou vole. Il ignore ça aussi, ces sensations nouvelles qui l’envahissent et le dépassent totalement.
Il ne devrait pas tarder à vomir.

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